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L'acompte sur salaire, outil de fidélisation des salariés en période d'inflation ?

En période d'inflation, les NAO sont évidemment tendues entre des salariés en attente d'augmentations de salaires et des employeurs qui, face à l'augmentation des coûts, doivent maitriser leur rentabilité. Dans ce contexte, faciliter les acomptes sur salaire peut représenter un avantage salarial à mettre en avant.

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L'acompte sur salaire, outil de fidélisation des salariés en période d'inflation ?

L'acompte sur salaire, ce n'est pas nouveau. L'article 3241-1 du code du travail stipule que tout salarié (sauf les salariés travaillant à domicile, les saisonniers, les intermittents et les salariés temporaires) peut solliciter, à partir du 15 du mois, le paiement anticipé de tout ou partie de sa rémunération correspondant aux heures de travail déjà effectuées sur la première quinzaine du mois. L'employeur est tenu d'accepter la première demande d'acompte du mois de chacun de ses salariés, les suivantes étant soumises à son bon vouloir. Bon vouloir de l'employeur bien souvent lié, non pas à une volonté d'être plus ou moins bienveillant avec ses collaborateurs, mais plutôt au niveau d'automatisation interne de ce process d'acompte.

Selon la toute dernière édition de l'indice mondial de complexité de la paie (étude bi-annuelle d'Alight), la France occupe en effet la peu glorieuse première place, avec un niveau de complexité qui aurait même encore augmenté de 10% en deux ans. C'est dans cet environnement peu favorable donc que s'inscrivent les demandes d'acomptes des salariés.

Processus chronophage et source d'erreur

« Dans une TPE, une PME ou même une ETI, les équipes RH/paie/compta ne sont pas toujours très staffées. Les demandes d'acomptes peuvent être chronophages : le salarié doit en parler à son manager, qui lui-même transmet au service RH, qui calcule et transmet à la compta et à la paie... On peut comprendre qu'une entreprise préfère concentrer ses efforts sur d'autres sujets », commente Firmin Zochetto, le CEO de Payfit, fintech spécialisée dans la digitalisation de la gestion de la paie et des RH. Point de vue partagé par Paul Riché, cofondateur de Spayr, autre fintech, créée en 2021 et spécialisée dans le développement de services digitaux favorisant « la résilience financière des collaborateurs ». « Une demande d'acompte, c'est au moins 20 à 30 minutes de travail pour les services. Sans compter les risques d'erreur, dans la transmission entre les différents intervenants et dans les écritures comptables. Le résultat est que, bien souvent, les entreprises se plient évidemment au droit du travail mais se gardent bien de faire la promotion de l'acompte sur salaire ».

Sauf quand, justement, elles ont investi dans un outil dédié, comme celui de Payfit et Spayr ou de leurs concurrents Rosaly, NessPay, ou encore Stairwage etc. Les demandes d'acomptes sont alors réalisées en ligne par le salarié, une ou plusieurs fois par mois, avec validation automatique ou pas, selon les paramètres définis par chaque entreprise. L'intégralité du process étant ensuite automatisé, avec à la clé un gain de temps non négligeable.

Un outil pour la marque employeur

Au-delà de cet aspect de gestion leur permettant de répondre mieux et plus vite à leurs obligations légales en matière d'acompte sur salaire, ces nouveaux outils leur offrent une corde supplémentaire à l'arc de leur marque employeur. En particulier, en période d'inflation. « Tous les avantages salariaux sont à faire valoir, y compris celui de l'acompte sur salaire qui permet de répondre aux fins de mois parfois difficiles de certains salariés, aux imprévus etc », analyse le cofondateur de Spayr. « Un salarié qui sait pouvoir compter sur son entreprise, qui voit que ses besoins sont pris en compte, est un salarié qu'on fidélise ».

Sagitta Pharma (100 collaborateurs, 100 millions d'euros de chiffre d'affaires), acteur majeur de la distribution pharmaceutique, en a bien conscience. Elle utilise la solution de paie Payfit depuis 2019 et sa fonctionnalité acompte sur salaire depuis 2020. « Ces outils digitalisés nous permettent de gagner énormément de temps, tout le process est automatisé. J'ai juste à valider les demandes », explique Jérôme Fourquier, DAF et DRH de la PME. « Le salarié fait sa demande directement sur son espace personnel. C'est quand même beaucoup plus facile pour lui que d'aller voir son manager ou le DRH pour lui signaler qu'il a besoin d'un acompte. Depuis la mise en place de cet outil, on voit que les demandes d'acompte sont beaucoup plus fréquentes. De l'ordre d'une quinzaine par mois, contre 5 ou 6 avant. Je le conçois comme un outil de motivation et de fidélisation, nos collaborateurs voient qu'on s'intéresse à eux ».

En 2023, selon Spayr, l'acompte moyen demandé via sa plateforme est de 205 euros (contre 123 euros en 2022). Selon Payfit, la fourchette des demandes d'acomptes se situe entre 250 et 1.000 euros généralement. « Les montants sont plutôt faibles en général et concernent peu de salariés dans la plupart des entreprises, même si la pratique se développe. Sauf cas particulier de trésorerie tendue à l'extrême, payer une fraction de sa masse salariale totale avant la fin du mois ne remet pas en cause l'équilibre financier des entreprises », assure le dirigeant de Payfit

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