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International : les PME françaises toujours attirées par les États-Unis

Banque Populaire et Pramex viennent de publier les résultats 2019 du Baromètre dédié à l'implantation internationale des PME, ETI et start-ups françaises. Les États-Unis restent toujours la destination préférée, choisie pour 16% des projets d'implantation étudiés.

Publié par Eve Mennesson le - mis à jour à
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International : les PME françaises toujours attirées par les États-Unis
© niroworld - Fotolia

Si l'économie française est plutôt en bonne santé, les entreprises françaises savent que, pour se développer, elles doivent chercher des points de croissance à l'étranger. Ainsi, environ 1500 projets d'implantation à l'étranger sont élaborés chaque année par nos sociétés françaises. Mais où vont-elles et pourquoi ? C'est tout le sujet du Baromètre Banque Populaire et Pramex dédié à l'implantation internationale des PME, ETI et start-ups. Les résultats 2019 apportent leur lot de surprises.

L'effet Trump n'a pas lieu

L'élection de Donald Trump, ses tweets célèbres et son protectionnisme exacerbé n'ont pas fait peur aux entreprises françaises. En effet, les États-Unis restent la première destination des implantations d'entreprises françaises à l'étranger et représentent 16% des projets étudiés, soit une entreprise sur 5.

Le marché américain, gigantesque (plus de 300 millions d'habitants), en croissance depuis plus de dix ans et très mature continue de faire rêver les entrepreneurs français. André Lenquette, dirigeant de Pramex, souligne également que, sur certains secteurs (la medtech notamment), il est impossible de se passer des États-Unis si l'on souhaite être visible. Par ailleurs, Bertrand Magnin, en charge des marchés spécialisés au sein des Banques Populaires, rapporte que l'élection de Trump a plutôt été favorable au business : "Il a fait baissé l'impôt sur les sociétés qui était l'un des plus élevés au monde pour le situer aujourd'hui autour de 30% ce qui est un niveau mondial standard".

Restent les coût d'implantation (immobilier, main d'oeuvre, etc...) qui sont souvent exorbitants, notamment dans la baie de San Francisco, ce qui fait revenir New York sur le devant de la scène.

L'Allemagne, le partenaire européen de la France

Deuxième lieu d'implantation des entreprises françaises : l'Allemagne, qui gagne deux places par rapport au Baromètre 2018 (8,3% des implantations, +1,4%). Un marché solide qui séduit les Français. "Les relations entre la France et l'Allemagne se consolident, il existe désormais un lien très fort", analyse André Lenquette.

Juste derrière, se situe l'Espagne, qui perd une place mais qui représente quand même 7,9% des implantations. Un pays facile d'accès qui connaît une forte croissance, ce qui le rend attractif malgré la crise catalane. "Cela a simplement déplacé les projets de Barcelone vers Madrid", observe André Lenquette.

Vient enfin la Grande-Bretagne, avec 7,6% des implantations : pas d'effet Brexit pour les implantations internationales des entreprises françaises. "Les entreprises françaises qui veulent s'attaquer au marché anglais n'y prêtent pas attention. La croissance se situe autour de 2%, le pouvoir d'achat est fort, etc... La Grande Bretagne reste un pays intéressant", pense André Lenquette.

Préférence pour les pays matures

Autre tendance révélée par ce baromètre : les entreprises françaises préfèrent s'installer dans des pays matures, des marchés non émergents. Ainsi, l'Europe occidentale représente 44% des projets et l'Amérique du Nord 22%. Ces deux zones représentent 2/3 des implantations.

Les BRICS ne sont en effet plus qu'un lointain souvenir. La Chine ne séduit plus : même si elle se situe à la 5e place du classement, elle perd 1 point par rapport à 2018 (5,2% des implantations contre 6,2%). "Malgré le fort potentiel de la zone, la Chine pâtit de son ralentissement économique. Surtout, les entreprises françaises préfèrent des pays plus accessibles", rapporte André Lequette. La Chine est en effet connue pour sa complexité administrative. La porte d'entrée vers la Chine, Hong Kong, se fait d'ailleurs doubler par Singapour, porte d'entrée pour les pays d'Asie du Sud-Est (10e place vs 9e)

Le Brésil - difficultés économiques obligent- n'est quant à lui qu'à la 12e place, la Russie occupe le 44e rang -notamment à cause de l'embargo entre la Russie et l'UE - et l'Inde arrive 13e. "C'est un pays difficile à décoder, les entrepreneurs préfèrent aller dans des pays plus lisibles", résume André Lequette. Quant à l'Afrique du Sud, une seule implantation a été répertoriée par le Baromètre. L'Afrique a d'ailleurs encore du mal à séduire les PME françaises : seul le Maroc tire un peu son épingle du jeu en se situant à la 11e place (2,9% des implantations)

En Europe, c'est l'Italie qui est boudée par les entreprises françaises : représentant 4,4% des implantations étudiées, elle affiche la plus forte baisse du Baromètre (-1,4% vs 2018). En cause, sa croissance plus que terne et ses problèmes de stabilité bancaire.

Méthodologie

Pour ce Baromètre, Banque Populaire et Pramex ont étudié 815 projets d'implantation d'entreprises françaises à l'étranger, sur environ 1500 projets d'implantation au global.

Sur les 815 cas étudiés, 236 concernaient des start-ups, 259 des PME et 310 des ETI ; 550 projets consistaient en une création de filiale et 265 en de l'acquisition.

Au total, 69 pays ont fait l'objet de l'implantation d'une entreprise française.



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