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BRIC : le recrutement local, une étape incontournable ?

Recruter en local ou recourir à l'expatriation ? Pour se décider, le Daf doit manier plusieurs paramètres dont, bien évidemment, le profil du poste. Et fidéliser les salariés dans les BRIC reste très difficile.

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BRIC : le recrutement local, une étape incontournable ?

La question du recrutement, notamment dans les pays à forte croissance comme les BRIC, est un choix complexe où vont entrer en compte non seulement les données économiques, mais aussi la culture du pays et les impératifs réglementaires. Ainsi, les barrières administratives en Chine sont importantes. Pour recruter une personne étrangère au pays, l'entreprise doit justifier que le travail en question ne pourrait pas être réalisé par un chinois.

Embaucher sur place pour la consolidation du marché


« Toute entreprise désireuse de percer sur le marché chinois est de toute façon obligée de recruter sur place », commente Wei Hsu, managing director de INS Global Consulting, une société spécialisée dans la gestion du personnel offrant des services de portage administratif et salarial. « Le fait de faire venir du personnel étranger est un choix compréhensible, surtout pour l'étape initiale. Cependant, pour le développement et la consolidation du marché, embaucher du personnel sur place est incontournable. Le marché chinois est très complexe, et le personnel local est plus apte à comprendre ses enjeux », ajoute-t-il.

Les BRIC, comme la plupart des pays à forte croissance, partagent par ailleurs une caractéristique commune : s'il est en général facile et peu coûteux de trouver localement des employés pour occuper les fonctions de base, le recrutement à des postes très qualifiés peut se révéler plus délicat à gérer. Il sera par ailleurs plus difficile qu'en France de retenir les personnes clé. « En Inde, les gens n'ont jamais connu l'emploi à vie, rappelle Priti Marteil-Agarwal, spécialiste de l'Inde chez Primafi Partners. La mobilité est une réalité, au sein d'une ville ou même d'une région. » Le contexte est similaire au Brésil. « Ici, il n'est pas choquant de connaître dix postes différents en dix ans », explique Frédéric Ronflard, managing director Brésil dans l'agence de recrutement Robert Walters.

Difficile d'attirer les profils très qualifiés


Johann Wasserer est DAF de LM Farma, une société brésilienne spécialisée dans les produits de cicatrisation, acquise en 2011 par le groupe Viva Santé. L’entreprise, qui comptait 101 employés au moment du rachat, est forte désormais de 153 salariés. « Comme partout dans les BRIC, les gens profitent du boum et n'hésitent pas à changer d'emploi. Ils attendent les augmentations », explique-t-il. « Nous n'avons pas eu trop de mal à trouver des gens pour les postes comme la production ou les fonctions support, parce que nous offrons une rémunération assez attrayante au regard d'autres industries. Mais il est très difficile de trouver des personnes très compétentes en respectant nos budgets », ajoute-t-il.

L'effet combiné de la forte croissance (et donc de l’inflation), du plein emploi et de la rareté des profils très qualifiés ont pour résultante un écart type particulièrement important entre les salaires les plus bas et les plus élevés. « Sur les fonctions de base, les salaires coûtent deux fois moins cher qu'en France, mais sur le management et la direction, on atteint facilement des niveaux de rémunération de 30% à 40% plus élevés » indique Johann Wasserer. Il peut ainsi être intéressant financièrement d'avoir recours à des expatriés pour certaines fonctions à haute responsabilité.

Les salaires brésiliens décuplés depuis 1994

L'évolution du salaire minimum au Brésil ces dernières années est révélateur de l'explosion des salaires dans les pays BRIC, portés par une forte croissance. Le salaire minimum brésilien a ainsi augmenté de 9% depuis le début de l'année 2013, atteignant 678 reals (soit 252 euros). Cette hausse de 56 reals décidée par le gouvernement est basée sur la variation du PIB de 2011 et sur l'inflation, estimée à 6,10%. Depuis 1994, le salaire minimum brésilien a été multiplié par plus de 10. Il s'élevait à l'époque à 64,79 reals. Dans certaines régions du Brésil, comme le Nordeste, plus de la moitié de la population vit du salaire minimum. Le coût de cette augmentation pour le budget de l'Etat est estimé à 10 milliards d'euros. Source : DIEESE brésilien (Département Intersyndical des Statistiques et des Etudes Socioéconomiques)

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