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[ITW] Alain Clot (France Fintech): "La banque et l'assurance traditionnelles ont vécu"

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> Comment l'écosystème fintech français peut-il être aidé dans sa croissance?

France Fintech, en fédérant les fintech et en approfondissant les échanges avec tous les acteurs concernés (acteurs traditionnels, technologie, régulateurs, etc.), veut aider à accélérer le développement de cet éco­système. Nous contribuons à l'animation de ce dernier, par exemple avec l'organisation d'événements tels que "Fintech Revolution" qui a réuni, le 3 mai dernier à Paris, plus de 800 acteurs internationaux du secteur. Nous contribuons également au dialogue avec les régulateurs et les pouvoirs publics, qui sont très sensibilisés au sujet et ont d'ores et déjà envoyé des signaux forts. Enfin, nous avons un rôle de communication et d'information. 40% des Français se disent intéressés par les services des fintech, 15% environ y ont déjà recouru et la pratique se développe rapidement.

> En termes d'offres et de marché, ­comment percevez-vous les évolutions?

Jusqu'à récemment, les services proposés par les fintech étaient plutôt de type "vertical", proposant une prestation unique ou principale (financement participatif, paiements et transferts, change, conseil en investissement, financement, assurance...). L'évolution en cours concerne l'agrégation de comptes et de services, la néobanque et néoassurance. Bill Gates avait dit il y a 20 ans: "Le monde a besoin de banque, pas forcément des banquiers." Je ne pense pas que les banques disparaissent. Mais la banque et l'assurance traditionnelles ont vécu. Des acteurs nouveaux s'imposent et une forme de convergence entre le nouveau monde et l'ancien va s'accélérer. On parle de "coopétition", à la fois concurrence et coopération (intégration de l'offre fintech dans les modèles traditionnels). La pression qu'introduit la fintech profite à tout le monde; au consommateur bien sûr, qui voit les prix baisser et de nouveaux services se créer, mais aux acteurs traditionnels aussi qui, poussés à se réinventer, accroissent leurs chances face à la révolution digitale. Demain, le monde de la finance sera plus plastique, plus protéiforme et plus du tout monolithique comme il l'était il y a encore quelques années.

Alain Clot et son implication dans le monde financier digital

Après une longue carrière de banquier effectuée en France et à l'étranger, notamment au sein du groupe Société Générale, et de senior advisor pour Ernst & Young, Alain Clot est, depuis une dizaine d'années, très impliqué dans le digital, via son activité de business angel mais surtout en tant que président de France Fintech.

Cette association, créée en juin 2015, regroupe les start-up du secteur financier digital. Née de l'initiative d'entrepreneurs de la fintech souhaitant défendre leurs intérêts communs, elle compte aujourd'hui plus de 60 membres et a vocation à accueillir l'ensemble des entreprises utilisant des modèles opérationnels, technologiques ou économiques innovants et disruptifs.

L'association couvre aujourd'hui tous les secteurs de la fintech: paiements, financements, financements participatifs, conseil en investissement, services aux entreprises, néobanques, assurance, etc. Ses valeurs: le service des clients et des utilisateurs, l'éthique et l'excellence. Son credo: la France dispose d'une "équipe de France" de la fintech qui doit poursuivre son développement.

>> À lire aussi: "Présent, avenir, structuration du marché: focus sur l'écosystème qui vient chambouler les banques"

Sophie Biri Julien

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