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L'uberisation : nouveau défi du business travel?

Publié par Marie-Amélie Fenoll le
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L'uberisation : nouveau défi du business travel?

"L'élément qui fait converger les attentes est l'expérience utilisateur" , rapporte Jérôme Fouque, président fondateur d'Egencia. Soit un acte d'achat simple et efficace sur une interface jugée "esthétiquement agréable". Ainsi, les demandes pour réserver un logement via Airbnb ou un trajet via Uber émanent des employés. A titre d'exemple, chez Galeries Lafayettes, en 3 mois, 10 salariés ont sollicités un logement Airbnb lors d'un déplacement professionnel.

Autre avantage : "Ces solutions rendent en quelque sorte le paiement invisible. Il suffit juste de tendre son smartphone. Or, aujourd'hui, les jeunes salariés ne veulent pas avancer d'argent", souligne Sandra Le grand, présidente de Kalidea, spécialisée dans la billetterie pour les CE et les salariés.

Des changements de paradigmes que Concur a bien compris en intégrant Uber et Airbnb dans sa solution triplink avec une facturation unique à la fin du voyage. Chez Egencia, la problématique est : "comment la technologie peut améliorer la personnalisation du voyage et ne pas déshumaniser la relation avec le client?", Jérôme Fouque, président fondateur d'Egencia. Avant d'ajouter : "Il faut cependant savoir reconnaître les tendances lourdes et les différencier des buzz médiatiques",avant de citerl'exemple notamment de la vidéoconférence qui a emballé le monde de l'entreprise puis a fini "par faire un flop".

L'assurance : un sujet épineux?

"Si les entreprises sont frileuses face à ces nouveaux acteurs c'est en raison de l'assurance. D'une façon générale, les assurances sont liées à la détention de biens comme les hôtels ou les taxis. Ce qui n'est pas le cas des nouveaux acteurs comme Uber ou Airbnb. En cas de problème qui assume le risque : L'entreprise ? Le salarié à titre personnel ?", s'interroge Vitold Horodecki, directeur achats Amérique du Nord chez Capgemini et ancien travel manger chez Hewlett-Packard.

Réponse des intéressés : Chez Airbnb et Uber, les personnes mettant à disposition leur bien (véhicule ou logement) ont une assurance, qui est elle-même complétée par l'assurance d'Uber et d'Airbnb.

Comment les travel managers et les prestataires doivent-ils faire face à ce nouveau paysage économique? Le véritable enjeu est celui de "la convergence des outils (tablette, smartphone, etc) et de l'interconnectivité des solutions proposées. Les services sont encore trop morcelés. Les prestataires doivent être en mesure d'aller plus loin et d'anticiper sur toute la chaine du voyage les impondérables comme la météo, une grève...", conclut Vitold Horodecki, directeur achats Amérique du Nord chez Capgemini.

Chez Uber, on est pragmatique. "Nous voulons simplement faire partie de l'écosystème et apparaître comme une alternative pour les employés au sein de leur société", explique Sylvain Andrieu, directeur du développement chez Uber. Ce à quoi le directeur achats Amérique du Nord de Capgemini répond: "Les achats se posent la question : comment avoir un fournisseur qui va être suffisamment ouvert à ce nouveau marché et intégrer ces offres?"

Marie-Amélie Fenoll

Marie-Amélie Fenoll

Journaliste

Journaliste depuis près de 6 ans, j’ai rejoint l’univers des achats et de la presse professionnelle en 2010. Un nouveau monde s’est ouvert à [...]...

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