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Comment réduire la complexité de l'information financière?

Dans son nouveau rapport, l'Institut Messine invite les sociétés cotées à produire des rapports plus clairs, notamment en utilisant les nouvelles technologies. Et à opter pour une documentation de référence et non un document (figé) de référence.

Publié par Eve Mennesson le | Mis à jour le
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Comment réduire la complexité de l'information financière?

Créé au cours de l'année 2014, l'Institut Messine, think tank qui rassemble en son sein des représentants de la société civile et de la profession de commissaire aux comptes vient de publier son deuxième rapport, L'excès d'information financière nuit-il à l'information financière ?, issu d'un groupe de travail mené par Hervé Philippe, directeur financier de Vivendi. Le think tank tente d'apporter ici des solutions pour réduire la complexité de l'information financière produite par les sociétés cotées.


Quantité sans qualité

Premier constat de ce rapport : la quantité d'information financière ne cesse de croître. Citant une étude de KPMG de juin 2014, il est rappelé que les rapports annuels des émetteurs internationaux ont crû de 3 % par an en volume avec, en 2013, une longueur moyenne de 165 pages.

Le phénomène est encore plus marqué en France : la longueur moyenne des documents de référence était de 300 pages en 2013 !

Une quantité qui ne rime pas forcément avec qualité. Citant toujours l'étude KPMG, en France, le think thank insiste sur l'inadéquation entre les données fournies et les besoins des auditeurs. Ainsi seuls 7 % des rapports financiers analysés présentent des informations sur la relation clients, quand 56 % des comités d'audit considèrent ces données comme un levier de création de valeur. De même, seuls 2 % des rapports étudiés intègrent des informations sur la marque et la réputation de l'entreprise alors que 42 % des comités d'audit les jugent importantes.


Donner du sens à l'information financière

Cette inflation est notamment due à la complexité des normes et aux informations non financières, mais aussi à la multiplication des réglementations nationales et internationales qui, parfois, se superposent. Si bien que l'Institut Messine reconnaît dans son rapport qu'il paraît difficile de réduire l'information financière produite, étant donné que chaque information répond à l'attente spécifique d'un lecteur ou aux exigences des normalisateurs et des régulateurs.

Mais sa qualité peut être améliorée en "donnant du sens à l'information financière", comme le souligne le rapport. A ce titre, quatre pistes d'amélioration sont envisagées : réexamen des textes légaux et réglementaires, s'adapter aux technologies actuelles de communication pour assurer une mise à jour en temps réel de l'information diffusée, synthèse et vision stratégique et enfin simplification et clarté.

Si la première piste est plus un appel au bon sens des autorités publiques et professionnelles, les propositions suivantes s'adressent aux sociétés elles-mêmes. L'Institut Messine les invite notamment à passer du document de référence à une " documentation " de référence, indexée et évolutive, qui serait disponible sur leur site Internet. Enfin, dans un souci de clarté, il conseille de débuter le document de référence par un "avant-propos" qui livrerait une analyse sur l'exercice écoulé et sa vision stratégique pour l'entreprise et permettrait de hiérarchiser l'information par thèmes mais aussi d'utiliser des graphiques et des tableaux.




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