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Avis d'expert-La facture électronique contre la fracture numérique : un pari gagnant !

Bon nombre de PME rechignent encore à investir dans les nouvelles technologies. Bientôt elles n'auront plus le choix alors autant en faire une opportunité pour innover.

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Avis d'expert-La facture électronique contre la fracture numérique : un pari gagnant !

Les PME françaises sont à la fois celles qui considèrent avoir le moins souffert en 2022 et celles qui sont les plus pessimistes quant à leurs performances en 20231. Partout ailleurs dans le monde, les PME tournent avec soulagement la page de 2022 et attaquent avec gourmandise le chapitre suivant.

Léthargie transitoire ou vraie crise de confiance, qui les fait également singulièrement hésiter à l'égard des investissements dans les nouvelles technologies ? Il est capital pour la compétitivité de notre pays que la facture électronique sonne le réveil de nos PME !

Les PME françaises, championnes du monde de la résistance et de la déprime !

Quand on demande à 12 000 patrons de PME dans le monde1 de rembobiner le film, on obtient un tableau de famille somme toute conforme au sens commun. Les entreprises racontent avoir plutôt souffert en 2022 et affirment regarder 2023 avec optimisme. Le choc subi en raison de l'inflation, des tensions sur les ressources et des coûts de l'énergie semble encaissé et en tout cas dépassé.

Au strict regard des résultats économiques, le tableau français est très positif. Si le choc y a frappé avec la même intensité qu'ailleurs, il est reconnu que les PME de notre pays sont sorties de 2022 beaucoup moins cabossées que leurs homologues des autres pays comparables. Elles reconnaissent d'ailleurs elles-mêmes avoir été largement épargnées, ne serait-ce que par la hausse des coûts. 15 % seulement, contre 19 % en moyenne, indiquent que l'inflation a eu un impact sur leur viabilité. Et 42 % des PME françaises, contre 34 % seulement au niveau mondial, déclarent même que la hausse des coûts n'a eu qu'un impact mineur sur leur rentabilité1.

Si ça va mieux ici quand ça va mal partout, on pourrait s'attendre à une presque euphorie quand ça va mieux partout. Mais ce n'est pas le cas. C'est même l'inverse. 74 % des PME françaises se sont engagées avec pessimisme dans 2023. Contre 65 % de leurs consoeurs mondiales1. Ce n'est qu'une photo mais il est frappant de constater cette divergence des réponses apportées par les 1 221 patrons français à des questions identiques posées au même moment partout dans le monde.

La fracture numérique, une défiance préjudiciable au regard des leviers de rebond

Le manque de confiance constitue de tout temps un handicap pour l'investissement et pour l'appétit de conquête. Et c'est là où l'étude menée dans 6 pays européens ainsi qu'au Canada, aux États-Unis et en Afrique du Sud apporte un deuxième éclairage qui doit nous faire réagir. Alors que l'adoption des nouvelles technologies est considérée par plus de 8 dirigeants sur 101 comme une adaptation majeure et nécessaire, les patrons français se distinguent par un attentisme sans équivalent ailleurs.

Or, il est peu probable que la poursuite de la transformation digitale soit bénéfique dans le monde entier sauf en France. C'est donc cette réticence qui doit être traitée dès aujourd'hui, sous peine de voir demain nos PME décrocher dans la course à la performance. L'étude ne donne pas de raison particulière à cette frilosité. Nous pouvons tout au plus constater une corrélation entre le déficit de confiance et la répugnance à investir dans le numérique.

C'est là où la transition en cours vers la facture électronique doit pouvoir nous aider à insuffler un vent nouveau. Indépendamment des adaptations nécessaires pour pouvoir continuer à facturer, la facture électronique donne un formidable éclairage à la valeur des données de l'entreprise. Notre responsabilité est de convaincre nos PME de se donner la possibilité de tirer parti de leur patrimoine sous-exploité.

Un usage maîtrisé des données de gestion, le vrai bénéfice de la facture électronique

Pour faire simple, la facture électronique exige des entreprises, des PME en particulier, un toilettage de leur organisation. Une mise à niveau de leur fonctionnement pour garantir l'exactitude durable des informations mobilisées dans le processus de facturation. Cela, c'est le côté subi. On n'a pas le choix de nettoyer ses bases de données clients si l'on veut pouvoir continuer à facturer.

Mais cette approche n'épuise en rien le gisement à portée de main. La facture électronique, c'est la capacité à être payé plus vite, à répondre en temps réel aux sollicitations des auditeurs ou à arbitrer en parfaite connaissance de cause à propos d'un investissement. La véritable promesse du changement engagé est ici. Dans une forme d'intelligence supérieure de l'entreprise. Avec le bénéfice réel pour les PME de la mutualisation des efforts à produire.

Cette intelligence supérieure est en effet à la portée de l'ensemble des entreprises, demain en réseau à travers les PDP2. L'investissement à consentir en digitalisation du système d'information est proportionnellement moindre pour les PME, avec un résultat encore une fois identique à celui des organisations plus développées. De ce point de vue, la facture électronique est un rattrapage à moindre coût pour les PME françaises. Mettre ses données de gestion sous contrôle et se doter des capacités de les analyser doit inspirer sans délai les feuilles de route de chacune d'entre elles.

Les PME de notre pays ont prouvé pendant la tempête leur formidable agilité. Le renforcement de leur colonne vertébrale numérique leur offre le second souffle pour retrouver un élan conquérant. La facture électronique contre la fracture numérique est donc un pari largement gagnant !

1Étude Small Business, Big Opportunity ; février 2023

2Plateformes de Dématérialisation Partenaires

L'auteur : Arnaud Petit est actuellement DG de Sage France et évolue dans le secteur du logiciel et des technologies depuis de nombreuses années. Avant de rejoindre Sage, il a également occupé les postes de directeur des finances et CFO chez Microsoft. Il intègre Sage en 2021 en tant que VP CFO des marchés internationaux. En mai 2023, il prend la direction de Sage Europe du Sud en tant que président en intérim.

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