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Les entreprises sous LBO ne souffriraient pas plus que les autres de la crise

L'effet de levier ne serait pas nocif pour les entreprises ayant fait l'objet d'un LBO. 86 % d'entre elles ont fait face à leur échéancier bancaire et respectent leurs ratios.

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Louis Godron, président de l'Afic.
Louis Godron, président de l'Afic.

86 % des entreprises sous LBO ont fait face à leur échéancier bancaire et respectent leurs ratios, d’après la 5e édition de l’enquête annuelle publiée le 10 octobre par l’Association française des investisseurs pour la croissance (Afic) avec OpinionWay, et réalisée auprès des sociétés de capital-investissement pratiquant la transmission d’entreprises, plus couramment connue sous l’anglicisme LBO. Initié fin 2008 avec le déclenchement de la crise économique, ce baromètre annuel permet de faire un état des lieux sur le respect des engagements bancaires des entreprises ayant fait l’objet d’un LBO. Au-delà du remboursement des échéances de la dette contractée dans le cadre du montage à effet de levier, l’étude passe en revue le respect de certains ratios financiers (tels que le rapport frais financiers sur résultat d’exploitation) qui revêt une importance cruciale dans le cadre d’un LBO régi par des clauses strictes appelées “covenants”, pouvant déclencher le remboursement immédiat du prêt bancaire en cas de dérive desdits ratios. Ce baromètre est établi sur la base de la situation de 925 de ces entreprises. Dans 90 % des cas, les investissements réalisés par les actionnaires financiers au capital de ces entreprises sont inférieurs à 50 millions d’euros.

Pas d’excès d’optimisme pour autant

À partir de cet échantillon, le baromètre 2011 montre une situation qui se stabilise, avec 86 % des entreprises sous LBO qui n’ont pas eu de problème spécifique de dette. Ce chiffre est en sensible augmentation par rapport à 2010 (81 %) et à 2009 (76 %). « Il faut toutefois se garder d’un excès d’optimisme », prévient l’association représentative des investisseurs en capital. D’une part, parce que certains dossiers recapitalisés depuis le début de la crise ont fait l’objet de “congés” de ratios, d’autre part, parce que la situation économique est très rude et peut conduire à de nouvelles difficultés.

Parmi les 14 % d’entreprises ayant rencontré, en 2011, des difficultés liées à leur dette, seulement 1 % sont toujours dans l’impasse avec leurs banquiers, les autres ayant réussi à obtenir une “dérogation” aux ratios, un accord de rééchelonnement avec leurs créanciers, ou encore un apport complémentaire de capital de la part de leurs actionnaires. « Alors que nous sommes dans un cycle de crise économique très long et très profond, les sociétés accompagnées par les professionnels de la transmission ont fait, à nouveau en 2011, face à leurs engagements de remboursement. Dans les quelques cas qui l’exigent, banquiers et investisseurs ont joué leur rôle en réajustant, si besoin, l’échéancier ou en réinjectant des fonds propres. Et les cas les plus critiques et les plus douloureux, qui ont conduit à une cessation d’activité, restent très faibles en nombre et conformes à la moyenne nationale, confirmant que l’effet de levier géré avec responsabilité n’est pas un facteur aggravant sur la santé financière des entreprises », souligne Louis Godron, président de l’Afic. Au total, en 2011, le nombre d’entreprises sous LBO ayant fait l’objet d’une liquidation judiciaire avec cessation d’activité est en ligne avec celui de l’ensemble des entreprises françaises.

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