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La titrisation des créances commerciales poursuit sa croissance

Publié par Matt Wreford le | Mis à jour le

La disparition de la titrisation a souvent été évoquée, et il est vrai que la plupart des instruments financiers insolites d’avant la crise ont disparu pour ne jamais revenir. Cependant, un certain nombre de types de titrisation fondés sur des actifs de haute qualité ont non seulement résisté à la tempête, mais semblent être sur la voie de la reprise.

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La disparition de la titrisation a souvent été évoquée, et il est vrai que la plupart des instruments financiers insolites d’avant la crise ont disparu pour ne jamais revenir. Cependant, un certain nombre de types de titrisation fondés sur des actifs de haute qualité ont non seulement résisté à la tempête, mais semblent être sur la voie de la reprise. C’est notamment le cas de la titrisation des créances commerciales (Trade Receivable Securitization ou TRS en anglais). Cette année a vu un assouplissement des Accords de Bâle III sur les opérations de titrisation par rapport à leurs niveaux punitifs initiaux[1], un sérieux coup de pouce à l’ensemble des catégories de titrisation d’actifs. Dans le même temps, la titrisation des créances commerciales profite également de l’évolution des mentalités vers d’autres moyens de lever des capitaux, tels que le financement des créances, alors que le paysage bancaire de l’après-crise a rendu les liquidités bon marché une chose du passé.

Les résultats de la dernière enquête de Demica, spécialiste des solutions de fonds de roulement, confirment cette popularité croissante de la TRS. Menée auprès des 30 premières banques européennes[2] et d’un petit nombre de banques internationales basées aux États-Unis et actives en Europe, cette étude[3] révèle que plus de 80% des sondés ont constaté une expansion de leur activité TRS ou du moins une hausse du nombre de demandes d’information au cours des 12 derniers mois. Selon un banquier français, sa structure a vu le nombre de transactions passé de 50 en 2011 à 60 l’an dernier. Cette croissance s’explique notamment par l’intérêt accru des entreprises de taille moyenne pour les opérations de titrisation de créances commerciales. Ce constat est également étayé par une autre banque française qui en temps normal ne traite que des transactions dont le volume varie entre 400 et 700 millions d’euros. Cet établissement financier est en train de construire un programme spécifiquement développé pour les transactions de taille moyenne en raison d’un nombre croissant de demandes de renseignements émanant de moyennes entreprises.

L’opinion de la majorité va dans le sens d’un développement du marché de la TRS qui peut être imputé à un certain nombre de facteurs, parmi lesquels le besoin qu’ont les entreprises de diversifier leurs sources de fonds de roulement et la reprise de l’économie. L’accès au crédit traditionnel s’accompagne d’une hausse des coûts de financement, obligeant de plus en plus les entreprises à trouver des sources de financement alternatives[4]. Par ailleurs, les entreprises de taille moyenne adoptent une structure de capital de plus en plus sophistiquée, se manifestant en partie par leur désir d’explorer des options de financement qui leur garantissent un haut-degré d’indépendance par rapport aux prêts bancaires traditionnels.

Il semblerait également que l’amélioration de la situation économique mondiale ait un effet positif sur le marché de la TRS. Des signes de reprise dans la zone euro ont contribué à lever les incertitudes et à restaurer la confiance dans les marchés financiers, donnant aux entreprises l’assurance et le sentiment de sécurité nécessaires pour exploiter le marché des capitaux par le biais de la TRS.

La popularité grandissante de la TRS auprès des entreprises va également de pair avec l’appétit grandissant des banques pour cette facilité de crédit. La TRS continue de représenter un secteur d’activité attrayant pour les banques en raison de son profil plus sûr et de sa consommation de capital inférieure à celle du financement non garanti. Dans ce contexte, la titrisation des créances commerciales constitue un moyen utile pour les établissements bancaires de mitiger les risques de crédit et de gérer leurs fonds propres, 65% des banques interrogées la considérant comme « très importante ». Elle permet ainsi aux banques d’engager des montants importants sans s’exposer à un risque de crédit élevé.

La grande majorité des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête de Demica, à l’exception de quelques voix isolées, ont déclaré s’attendre à une poursuite de la croissance de la TRS au cours des douze prochains mois. La perception plus positive de cette technique de financement conjuguée à l’attitude favorable des banques envers ce produit joueront un rôle essentiel en stimulant encore davantage la croissance du marché.

Un nombre croissant d’entreprises voit la titrisation des créances commerciales comme une technique de financement de plus en plus pertinente, en particulier les entreprises de taille moyenne qui doivent normalement payer un coût supplémentaire pour pouvoir accéder aux marchés du crédit en raison de cotes de crédit inférieures. La TRS leur permet ainsi de lever des fonds à un coût très attractif et sans avoir à recourir leurs lignes de financement existantes.  L’amélioration de la situation économique mondiale s’accompagne de nouvelles opportunités de croissances, qui encouragent à leur tour les entreprises à investir davantage. Dans ce contexte, la titrisation des créances commerciales, qui aide les entreprises à libérer la valeur de leurs créances commerciales et permet aux banques de tirer le meilleur parti de leurs capitaux, pourrait donc bientôt devenir une technique de financement courante dans le répertoire des sources de financement des entreprises, tout en revêtant une importance commerciale stratégique pour les banques.

 

[1] Risk.net, Basel gives on securitisation capital – but industry still unhappy, 30 Jan 2014.

[2] Par actifs (compilé avec des informations fournies par SNL Financial).

[3] Demica, Secure Performance, Secure Future, June 2014.

[4] INSEE, Les Conditions de crédit ne semblent pas amplifier le cycle économique en France, juin 2014.  www.insee.fr/fr/indicateurs/analys_conj/archives/D2_062014.pdf

Matt Wreford

Matt Wreford

Directeur général de Demica

Demica est l'un des premiers prestataires mondiaux de solutions spécialisées de fonds de roulement et de traitement de données financières. ...

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