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Monétiser son empreinte carbone et créer un fonds dédié : la directrice financière de la Banque postale revient sur cette réalisation

En 2014, la Banque Postale a lancé un fonds carbone interne afin de compenser ses émissions. Un projet RSE dans lequel la direction financière joue un grand rôle. afin de compenser ses émissions. Un projet RSE dans lequel la direction financière joue un grand rôle. Explications.

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Monétiser son empreinte carbone et créer un fonds dédié : la directrice financière de la Banque postale revient sur cette réalisation

Engagée depuis de nombreuses années en matière de RSE, depuis les produits et services (par exemple, un fonds d'investissement socialement responsable) jusqu'aux achats (avec une charte intégrant des critères RSE), la Banque Postale a lancé en 2014 un projet original, un fonds carbone interne. La directrice financière du groupe, Florence Lustman, revient sur la contribution de sa fonction à cette démarche qui consiste à compenser les émissions carbone de la banque par le financement des projets susceptibles de réduire son empreinte carbone : " Nous évaluons notre empreinte carbone depuis 2006 en analysant l'ensemble de nos consommations : informatique, déplacements, papier, etc. En 2014, nous sommes allés un cran plus loin car nous avons décidé de façon volontaire de monétiser cette empreinte. Ainsi, les 46 300 tonnes d'équivalent carbone émises ont été valorisées à hauteur de 7 euros la tonne. Ce qui nous a permis d'obtenir pour l'année 2016 un budget de 325 000 euros pour financer des projets ", explique Florence Lustman.

Créativité et solidité

Les 22 projets financés sont très concrets : optimisation de la gestion de la flotte automobile, sèche-mains à air pulsé ou encore achat d'ampoules leds. " Nous réalisons un appel à projets auprès des collaborateurs et sélectionnons les projets en fonction de leur impact environnemental et de leur performance financière ", précise Florence Lustman. La direction financière a contribué à élaborer un outil qui permet d'analyser les projets présentés par les salariés. Cette "calculette de rentabilité économique et environnementale (REE)", développée en partenariat avec le cabinet de conseil indépendant Carbone 4, permet de mesurer, pour chaque euro investi, le ROI financier, mais aussi environnemental (en termes d'économies de CO2) de chaque projet.

La directrice financière du groupe La Banque Postale, Florence Lustman

"Les 46 300 tonnes d'équivalent carbone émises ont été valorisées à hauteur de 7 euros la tonne"


À ces projets internes s'ajoute le financement de projets externes. En 2015, le groupe a participé à l'amélioration de la gestion forestière dans le Massif central. En 2016, c'est Agr'eau, un projet d'agroforesterie qui consiste à diversifier les cultures afin d'améliorer la qualité des sols et donc de l'eau dans les nappes phréatiques, que La Banque Postale subventionne. Son responsable RSE, Nicholas Vantreese, à l'origine de cette initiative, mesure tout le bénéfice de l'appui de la direction financière sur un tel projet. " Cela apporte du crédit à la démarche " et permet d'assurer que les montants nécessaires au lancement des projets sont bien alloués aux bonnes entités en interne. " C'est en effet un bel exemple d'action conjointe entre la direction financière et la RSE : à la créativité de la RSE s'ajoute la solidité de la validation de la direction financière ", poursuit Florence Lustman. Et d'ajouter : " C'est une preuve de la valeur ajoutée qu'une direction financière peut apporter. "

Les projets financés ont permis d'atteindre 41 % de l'objectif de réduction de l'empreinte carbone du groupe, fixé à 15 % à horizon 2020. " Nous aurions pu diminuer l'enveloppe du fonds proportionnellement à celle de l'empreinte carbone. Pour le fonds carbone 2017, nous avons pris la décision de valoriser la tonne d'équivalent carbone à 8 euros au lieu de 7 afin de conserver un montant comparable ", explique Florence Lustman. Les projets RSE vont donc pouvoir se poursuivre... sous l'oeil bienveillant et ­rigoureux de la Daf.

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