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Financement bancaire : une demande limitée et satisfaite selon le sous-gouverneur de la Banque de France

Pour le sous-gouverneur de la Banque de France, la demande de financement bancaire, limitée en raison de la faiblesse de l'économie, est satisfaite par les banques. Le défi ? Trouver dès aujourd'hui des solutions pour dynamiser l'octroi de crédit lorsque le cycle économique se retournera.

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Financement bancaire : une demande limitée et satisfaite selon le sous-gouverneur de la Banque de France

La demande de financement des entreprises françaises est aujourd'hui globalement satisfaite selon Robert Ophèle, le sous-gouverneur de la Banque de France. C'est la faiblesse de l'activité économique qui limite cette demande, a-t-il jugé lors d'une conférence de presse organisée par l'Association française des trésoriers d'entreprise (AFTE) le 28 février. Les entreprises françaises sont largement endettées mais le flux de crédit nouveau se réduit, essentiellement faute de demande, a-t-il fait valoir. « Il n'y a pas de rationnement des entreprises dans leur accès au financement, que ce soit sur les marchés financiers pour les grands groupes ou auprès des banques pour les PME et les ETI », a-t-il pointé. Une analyse qui contraste avec l'opinion des dirigeants de PME, mais qui pourrait s'expliquer par l'autocensure de ces derniers.

Panne de croissance

Robert Ophèle s'appuie sur une étude de la Banque de France indiquant une baisse modérée des flux de financement des sociétés non financières et sur la baisse très rapide de leur flux de placement. « La baisse des crédits, comme la baisse des placements, est un indicateur quasi coincident de la panne de croissance que traverse l'économie française », analyse-t-il.

Si le sous-gouverneur de la Banque de France juge la demande de financement satisfaite, il pointe un risque: que le système bancaire ne puisse faire face à la demande de crédits lorsque celle-ci augmentera au gré du cycle économique, qui est selon lui appelé à se renverser prochainement. Or, la réglementation Bâle III, qui vise à renforcer les fonds propres des banques, pourrait inciter celles-ci à accorder moins de crédits.

Canaux alternatifs de financement

Robert Ophèle évoque notamment le ratio de liquidité de court terme auquel seront soumises les banques, et qui leur imposera des normes plus strictes en termes de détention d'actifs liquides... d'où un possible resserrement du crédit. « Du fait de la structure de l'épargne financière, le financement des entreprises françaises est en danger », a-t-il averti.

Le sous-gouverneur de la Banque de France préconise de réorienter l'épargne financière vers les banques, notamment grâce à des incitations fiscales. Il pense par ailleurs que les entreprises doivent faire davantage appel au financement sur les marchés. « Nous devons nous préparer soit à réintermédier des dépôts dans les bilans bancaires, soit à activer des canaux alternatifs de financement », a-t-il estimé, évoquant notamment le financement de marché et la titrisation. « Le plus sage serait de se préparer à faire les deux pour être sûr que les demandes de financement soient satisfaites dans les années qui viennent », a-t-il déclaré.

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