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" Familyshare ", programme visant à accompagner les entreprises familiales vers la cotation, expliqué

Euronext fait les yeux doux aux entreprises familiales. Celles-ci peuvent trouver dans la bourse un vrai levier de financement. Le point avec Maïr Fereres, associé au cabinet Opsione et professeur à l'université de Paris-Dauphine.

Publié par Yann Petiteaux le | Mis à jour le
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' Familyshare ', programme visant à accompagner les entreprises familiales vers la cotation, expliqué

Euronext lance " Familyshare ", un programme visant à accompagner les entreprises familiales vers la cotation. Quel intérêt pour ces sociétés ?

Depuis la création d'Euronext, il y a toujours eu la volonté d'attirer des groupes familiaux. Pour ceux-ci, l'intérêt est multiple. D'abord, ils peuvent avoir besoin de ressources de financement plus importantes que celles dont la famille dispose, par exemple pour financer un projet de croissance externe. La bourse est un vrai levier de financement. L'envie d'entrer en bourse arrive aussi quand il y a un changement de génération à la tête de l'entreprise, en vue d'en assurer la pérennité et la transmission. Enfin, ces entreprises peuvent se tourner vers la cotation lorsqu'elle ont atteint une certaine taille. Une introduction leur offre alors un gain très important de notoriété. Cela motive les équipes en interne, attire les talents et rassure les partenaires financiers ainsi que les clients et les fournisseurs.

Comment bien préparer une introduction en bourse ?

En réalité, c'est assez simple. Tout d'abord, les actionnaires doivent définir leur objectif, puis ils se réunissent avec les dirigeants afin de déterminer la stratégie à adopter. L'introduction en bourse peut être une bonne stratégie. Le cas échéant, il faut préparer juridiquement l'entreprise à être cotée en bourse : vérifier que les statuts le permettent, que les actions sont cessibles, etc. C'est ce qu'on appelle le " toilettage juridique ". Précisons que la loi française autorise la mise en place un système d'actions à droit de vote double. Cela permet à un actionnaire minoritaire de conserver pendant quelques années la majorité des droits de vote. C'est utile quand la famille souhaite garder le contrôle de l'entreprise et mener à bien son projet. Ensuite, il faut mettre au point le montage juridique d'optimisation financière, c'est-à-dire redessiner le périmètre du groupe afin de présenter au marché ce qui aura la meilleure valeur boursière. Il faudra également procéder à un toilettage des comptes pour que tout soit valable vis-à-vis d'Euronext et de l'AMF. Enfin, l'entreprise préparera son IPO avec son banquier et une société de bourse, notamment son " road show " à travers la France voire l'Europe.

Quelles sont les contraintes de l'introduction en bourse ?

La première contrainte, c'est le coût de l'introduction et post-introduction. Aujourd'hui, les taux sont bas et l'entreprise peut trouver de l'argent pas cher. En fonction du montant de capitaux levés, le coût d'une introduction peut varier de 4 à 10 %. Cela recouvre les frais d'avocat, de conseil financier, de placement... Les dirigeants sont également rebutés par les contraintes jugées trop lourdes en termes de communication financière ou de délai de publication des comptes. Troisième écueil : une fois entrées en bourse, certaines entreprises pensent qu'elles pourront facilement faire plusieurs opérations secondaires. Or elles sont souvent déçues car cela n'est pas si simple. Faire une opération secondaire demande beaucoup de travail et nécessite que les marchés soient présents. Cela explique la faiblesse du marché secondaire en France.


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