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Facturation électronique : une transformation à forte valeur ajoutée

L'obligation de recourir à la facturation électronique ne deviendra effective pour les entreprises qu'en septembre 2026. Un délai supplémentaire pour prendre de la hauteur, s'assurer de faire les bons choix, pour une transformation plus décisive qu'il n'y paraît. Christophe Viry, Product Marketing Director chez Generix Group, revient sur ce sujet.

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Facturation électronique : une transformation à forte valeur ajoutée


Quel regard portez-vous sur le report de la réforme ?

Christophe Viry : Le report de la réforme était attendu, mais on n'imaginait pas forcément un délai aussi important. Les entreprises n'auraient pas nécessairement eu besoin d'un tel décalage, même si une douzaine de mois supplémentaire s'avéraient souhaitables pour elles, en raison d'une sous-estimation des difficultés qu'engendre une telle transformation. Le calendrier connaîtra peut-être encore d'autres changements. Rappelons que fin novembre, un amendement voté par le Sénat propose d'avancer au 1er juillet 2025 l'émission obligatoire des factures au format électronique par les grandes entreprises. Parallèlement la livraison du Portail Public de Facturation (PPF), sans lequel la réforme ne peut être effective, est elle aussi largement retardée. C'est l'occasion de faire le point.


Comment les entreprises appréhendent-elles ce changement à venir ?

C. V. : Tout dépend de la maturité des organisations et de leur réelle compréhension des enjeux. Pour les grandes entreprises, le temps de mise en conformité est lui aussi bien plus important qu'attendu. Certaines études récentes ont mentionné une durée nécessaire de transformation de 12 mois. En réalité, 18 mois paraissent être un minimum pour auditer l'existant, mesurer les enjeux et modifier en conséquence les chaînes de facturation, les outils, les habitudes et fonctionnements en place, choisir une PDP (Plateforme de Dématérialisation Partenaire) adaptée et la déployer. La plupart de nos clients sont aujourd'hui au début de ce processus. Il faudra ensuite prévoir une phase de test de longue durée, courant 2025, avant d'acter la transformation.

D'ici là, l'administration va procéder à une phase pilote sur la base de candidatures volontaires. Nous avons déjà 45 clients inscrits, dans le cadre d'un dossier pilote porté par Generix,. Elles seront prêtes à passer en production dès que l'administration lancera le démarrage de cette phase. Concrètement, courant 2025, ces entreprises clientes débuteront en production le déploiement des flux impliqués par la réforme : e-invoicing, e-reporting, statuts, annuaire en éprouvant les cas d'usage qui les concerne. La France compte environ 300 grandes entreprises. Elles devraient en majorité participer à cette phase test en 2025.

Quels sont les critères qui priment pour ce qui est du choix de la PDP ?

C. V. : À l'heure actuelle, aucune de ces sociétés prestataires n'est immatriculée. Le premier élément essentiel à garder en tête est donc aujourd'hui de choisir une entreprise qui a toutes les chances d'obtenir cette immatriculation auprès de l'Etat. Plus d'une vingtaine de dossiers ont été déposés actuellement auprès de l'administration publique. Or, on recense au moins une cinquantaine d'acteurs qui se présentent comme des prestataires crédibles en la matière. On peut légitimement partir du principe que les entreprises qui proposent une telle offre sans avoir encore fait les démarches réglementaires auprès de l'État ne sont pas celles qu'il faut privilégier.

Ces prestataires doivent être capables de développer un tel projet de digitalisation sans facturer avant 2026, ce qui signifie que l'entreprise doit être pérenne et avoir les reins solides. N'oublions pas par ailleurs qu'il s'agit d'une transformation en réponse à des obligations réglementaires. Il faut donc s'assurer de la fiabilité des systèmes mis en oeuvre et la nature des audits qui seront réalisés

Les services additionnels proposés sont un autre critère important. Est-ce que la solution permet de traiter tous types de flux ? Est-ce qu'elle permet de traiter l'e-invoicing et l'e-reporting ? Est-ce qu'elle gère l'OCR et l'EDI ? Quid de la piste d'audit, de l'archivage ? Tous ces aspects importants ne sont pas forcément proposés par tous les prestataires. Il existe également des périmètres hors du domaine réglementaire qui sont précieux et permettent d'aller plus loin, comme le rapprochement multi-voies, les workflows d'approbation, l'imputation comptable, la mise en paiement, ... On pourrait encore parler de la qualité de l'interface utilisateur ou de la lisibilité du modèle tarifaire.


Les entreprises sont-elles globalement conscientes qu'au-delà de la contrainte réglementaire, cette réforme peut être une valeur ajoutée forte en termes de transformation digitale pour l'organisation ?

C. V. : Elles semblent toutes convaincues que le retour sur investissement est important. Si le calendrier n'est pas le leur et représente de fait une forme de contrainte, les retombées d'une telle évolution sont de mieux en mieux comprises. Les gains après digitalisation des flux peuvent représenter jusqu'à 10 euros par facture. Plus on a de volume, plus on est gagnant. En dehors de quelques exceptions, les gains sont une évidence pour la quasi-totalité des secteurs d'activité.

Aussi par ce biais, de nombreux nouveaux processus deviennent possibles. Par exemple, en comparant des éléments reçus avec les commandes, le système en place détermine automatiquement si les données sont conformes ou non. Le cycle de rapprochement est considérablement réduit, les paiements peuvent être accélérés, et de nouveaux services de financement sont imaginables ... tout cela avant d'imaginer les services de demain autour de la data.

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