Banque publique d'investissement : les petites entreprises attendent davantage
La création de la BPI, qui regroupera les activités du FSI, de la CDC Entreprises et d'Oséo, pourrait ne pas se révéler suffisante pour soutenir les petites entreprises. Certains observateurs soulignent que la BPI ne pourra pas répondre à leurs besoins de financement à court terme.
Le gouvernement a annoncé mercredi la création de la Banque publique d'investissement (BPI), qui sera présidée par Jean-Pierre Jouyet, déjà à la tête de la CDC. Le pouvoir de décision incombera au directeur général de la BPI, poste qui a été confié à Nicolas Dufourcq, a annoncé le gouvernement. Cette structure regroupera les activités de banque publique de financement des PME et de l'innovation Oséo, le Fonds stratégique d'investissement (FSI) ainsi que la filiale de la Caisse des dépôts CDC Entreprises.
Une force de frappe de 42 milliards d'euros
La BPI, qui sera détenue à parts égales par l'État et la Caisse des dépôts, représentera une "force de frappe" de 42 milliards d'euros, selon les déclarations de Pierre Moscovici, le ministre de l'Économie et des finances. Elle aura vocation à financer les petites et moyennes entreprises et les sociétés de taille intermédiaire prometteuses. La somme se répartira entre une capacité de 20 milliards d'euros en prêts, 12 milliards de capacités en garanties et 10 milliards d'euros de capacité d'investissement en fonds propres sur le quinquennat.
Les PME et les ETI, "grandes oubliées" du projet
Certains portent un regard critique sur la création de cette structure, estimant que les efforts ne sont pas assez soutenus pour les PME et les ETI. C'est le cas de Denis Le Bossé, qui dirige le cabinet ARC et qui juge que les petites sociétés seront les "grandes oubliées" de ce projet. "Cette initiative ne répond pas aux attentes de toutes les entreprises. La mise en place de ce nouveau guichet unique va demander du temps et le contexte actuel demande des réponses immédiates : les PME doivent faire face à des problèmes urgents de trésorerie", déplore-t-il.
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"De nombreuses PME sont dans une situation critique et se trouvent confrontées à des délais de paiements plus longs (14 jours, selon le sondage ARC/Ifop) alors que le crédit bancaire ne couvre que 30 % de ces nouveaux besoins. La BPI ne s'attaque pas à ce problème", explique-t-il.
Il préconise d'autres mesures de soutien pour aider les entreprises à regagner de la trésorerie : par exemple, l'État apporte, comme en 2009, une garantie aux assureurs crédits, qui se sont désengagés des PME.
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