Les fintechs du paiement ont le vent en poupe
Parmi ces fintechs du paiement : Alma, Bankin, PayGreen, SSP, Rosaly, Simle&Pay, Lydia, Izicap, Sumup, Yavin, Zenchef, Weezevent, Silkpay, Lemonway, Libeo, Mooncard, Payfit... Les plus récentes : Yeeld (épargne automatique via les paiements), Starwage (gestion de la paie), Killbills (gestion des tickets de caisse) et Sharesub (paiements entre particuliers/partage de frais) qui se sont lancées en 2020 mais aussi Spayce et Annapay (paiement sur demande), Sunday (solution d'acceptation en ligne) et Numeral (solutions d'émission et gestion des paiements) créées en 2021.
Des innovations tournées essentiellement vers les entreprises et les commerçants
Si ces start-ups du paiement interviennent sur un panel de services très larges, elles ont un fil rouge : 77% des solutions qu'elles proposent sont destinées aux commerçants et aux entreprises. 38% se concentrent sur la distribution pour permettre à leurs clients d'émettre des solutions de paiement et d'encaisser, 28% associent de nouveaux services comme la gestion de la paie, des réservations etc. 11% des innovations portent sur de nouvelles infrastructures de paiement. A noter, si ces start-ups se définissent avant tout comme des fintechs du paiement, il est à noter que 52% de leurs innovations sont en réalité adjacentes à la question du paiement lui-même. "Il est certain que la démarche d'ouverture, appelée Open Innovation, qui vise à compléter son offre par des services complémentaires en dehors de son coeur d'activité, est particulièrement avancé sur le secteur du paiement. L'acte de paiement constitue un formidable point d'entrée pour offrir aux clients des services à valeur ajoutée", observe ainsi Marine Bauchère, Manager Conseil Financial Services Industry & Fintech de Deloitte. Un modèle qui semble séduire les investisseurs. "2021 a été une année record pour les levées de fonds des fintechs du paiement", note ainsi Fabrice Marella, CEO du Village By CA Paris.
Année record pour les levées de fonds
Selon les calculs effectués dans le cadre de ce panorama par Deloitte et le Village by CA, 2021 constitue une année exceptionnelle pour les levées de fonds de ce secteur. Les six levées de fonds les plus importantes depuis 2000 ont toutes été réalisées entre 2021 et 2022. Parmi les plus récentes : Lydia qui a levé 103 millions d'euros et est devenue la 22e licorne de la French Tech, PayFit (254 millions d'euros levés le mois dernier) ou encore Alma (115 millions d'euros).
Pourquoi un tel engouement des investisseurs ? "Le paiement donne accès au graal, la donnée. C'est le nerf de la guerre... Les paiements digitaux donnent accès à de très nombreuses données, or, ces paiements ont beaucoup progressé en 2021", analyse Isabelle Gallo, associée au sein du Fonds de Venture Capital Breega. "Et puis, l'open banking est magique. Elle permet une réduction massive des coûts liés au paiement". Attention, prévient-elle néanmoins : "les valorisations sont effectivement très élevées aujourd'hui mais le marché devra se consolider".
Et demain?
Le potentiel d'innovation est encore important sur le secteur puisque, selon Julien Maldonato, Conseil Industrie financière centralisée & décentralisée de Deloitte, elles utilisent encore peu les leviers des innovations de rupture. Seules 6% des fintechs s'appuient ainsi sur la blockchain, 3% sur l'Intelligence artificielle et 2% sur la biométrie. En revanche, 67% utilisent la digitalisation des paiements et les plateformes/applications. "Sur le paiement, il est difficile de renverser la table du jour au lendemain, la culture du paiement évolue très lentement", signale l'expert de Deloitte. Pour lui, les deux pistes avec le plus fort potentiel de création de valeur sont probablement l'initiation de paiement et l'exploitation de la donnée.
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