Recherche

Quelles options pour le DAF pour financer sa croissance ?

Pour financer ces besoins durables, un directeur administratif et financier peut recourir à une boîte à outils relativement profonde. Un sujet abordé dans le cadre du Cercle des DAF de Cegid en partenariat avec Daf Magazine du jeudi 8 février 2024.

Publié par le | Mis à jour le
Lecture
4 min
  • Imprimer

Dans le contexte économique et géopolitique actuel, probablement amené à durer, les fonds propres émergent comme un levier de croissance essentiel pour les PME et ETI. Ils peuvent offrir une alternative plus abordable et accessible à la dette financière. Au-delà des fonds propres et de la dette bancaire, une entreprise peut également, pour financer un besoin durable, émettre des obligations, convertibles ou non, mais ce mode de financement peut s’avérer coûteux en frais, en procédure. Une entreprise peut également choisir de recourir à ses actionnaires, à titre temporaire (par appel en compte courant) ou définitif, par augmentation de capital.

Pour échanger sur ce sujet et les alternatives de financement, plusieurs DAF se sont réunis au Ritz jeudi 8 février, dans le cadre du Cercle des DAF de Cegid en partenariat avec Daf Magazine. Le but de ce rendez-vous? Animer et réunir plusieurs fois par an une communauté de directeurs financiers provenant de différents horizons afin de plancher conjointement et de travailler en intelligence collective sur un certain nombre de sujets. Parmi eux : Chloé Giraut, ex DAF des fintech Pigment et Qonto, Gaëtan Gohin, directeur et administratif d’Everwatt, Olivier Saladin, directeur financier du groupe Sisley, Jean-Max Scalbert, DAF de Tennaxia, Raphaël Vallée, Daf de l’acteur immobilier Idec et avec la présence de Jean-Baptiste Auzou, Directeur BU Finance chez Cegid.

Fonds propres et dette

Le groupe Everwatt, spécialisé dans le développement de projet et d’infrastructures solaires en autoconsommation individuelle et collectives, affiche de grandes ambitions et travaille sur des hypothèses de financement de plusieurs projets de centrales solaires (ombrières de parking et toitures). La phase de développement a été financée sur fonds propres principalement et par des levées d’obligations simples. « Nous essayons de ne pas dépasser 20 % de fonds propres. Le reste est financé par de la dette long terme. Une levée de fonds de 34M d’euros a été réalisée l’année dernière sur une des entreprises du groupe avec le fonds Conquest. Notre objectif était de renforcer nos fonds propres pour financer cette ambition », explique Gaëtan Gohin, DAF de l’entreprise.

Des obligations amortissables simples

Pour financer sa croissance, le groupe Idec, un acteur global de l’immobilier qui a vocation à proposer des solutions innovantes pour répondre aux problématiques énergétiques de ses clients, a créé un fond corporate qui va investir dans des start-up en early stage, des deeptech en phase de pré-industrialisation et ainsi soutenir son cœur de métier. Un fond qui pèse une centaine de millions d’euros, financé à hauteur de 10 % par les fonds propres, le reste en levant de la dette auprès des partenaires bancaires. « Nous avons figé en 2021 des taux très intéressants sur sept ans avec un indice ESG pour bénéficier des taux bonifiés. Se pose toutefois le sujet du refinancement de cette dette dans deux à trois ans », confesse Raphaël Vallée, le directeur administratif et financier. Pour financer des projets de croissance et de construction à l’international, au Vietnam notamment, le groupe s’intéresse à d’autres supports, obligations amortissables simples (EuroPP) notamment et envisage de mettre en place des financements plus structurés comme de la dette mezzanine. Cet outil permet d’accentuer l’effet de levier. En effet, son remboursement est in fine, ce qui permet à l’entreprise de grandir et de se développer avant la date d’échéance de la dette. « C’est un vrai sujet. Les banques françaises ne peuvent pas opérer sur place », ajoute Raphaël Vallée. 

D’autres poches, avec des taux d’intérêt relativement bas, peuvent être actionnées. La Banque européenne d'investissement (BEI) a lancé un programme avec des taux bonifiés et des critères ESG inférieurs aux taux du marché. Doté d'une garantie budgétaire de l'UE de 26,2 milliards d'euros, ce programme de soutien à l’investissement vise à mobiliser d’ici à 2027 des financements de plus de 372 milliards d'euros dans toute l'Europe. Ils permettront de soutenir les priorités stratégiques de l'Union européenne telles que le pacte vert européen, la transition numérique et des projets à vocation sociale et d’intérêt général dans l’éducation, la santé ou encore le logement. 30 % de ces financements au minimum seront dédiés à des investissements destinés à lutter contre le changement climatique ou à en atténuer les effets. Une démarche qui doit cependant être anticipée. Le temps d’instruction de ces dossiers étant relativement long.

 

Vous êtes DAF d’une grande entreprise et souhaitez participer à notre prochain petit déjeuner Cercle des DAF, inscrivez-vous dès maintenant.

À lire aussi

S'abonner
au magazine
Retour haut de page