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Budget 2025, conformités réglementaires…. Les directions financières en pleine incerti-tude

Facturation électronique, poursuite de la modernisation des outils technologiques, conformi-té réglementaire… L'actualité témoigne de la multiplicité des enjeux auxquels les directions financières sont confrontées. Comment les DAF s'organisent et s'adaptent-ils ? Eléments de réponse avec différents témoignages.

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Dans un contexte inflationniste, un environnement imprévisible, marqué par une hausse continue des prix des biens et des services et de manque de visibilité par rapport au budget 2025, l’exercice se complexifie pour les directions financières.  Pour débattre autour de cette actualité de cette question, plusieurs DAF et experts de la finance se sont réunis au Ritz le 5 décembre dernier, dans le cadre du Cercle des DAF par Cegid. Le but de ce rendez-vous ? Animer et réunir plusieurs fois par an une communauté de directeurs financiers provenant de différents horizons afin de plancher conjointement et de travailler en intelligence collective sur un certain nombre de sujets. Etaient notamment présents, Frédéric Cossais, Daf au sein de la Générale de l’Enfant, Arnaud Greffet directeur financier du groupe Safran et Pierre-Olivier Gisserot, directeur associé au sein du cabinet Valtus.

Vigilance et anticipation

L’environnement fiscal plus contraignant appellent les entreprises à la prudence. Un processus budgétaire en période inflationniste exige en effet une planification et une gestion encore plus rigoureuses et prudentes qu’en période de stabilité économique. Selon le directeur financier d’une entreprise de services numériques qui compte 2000 salariés, vigilance et anticipation sont les mots-clés pour amortir les effets de l’inflation sur le budget de l’entreprise. « Nous sommes tous en période de construction budgétaire. Il reste donc compliqué d’anticiper l’impact de la fiscalité et d’une potentielle réforme des exonérations de charges ou du crédit impôt recherche (CIR) qui vont peser sur le budget ».

Les directions financières sont ainsi nombreuses à augmenter la fréquence des actualisations et des simulations financières. Plus l’entreprise disposera d’informations actualisées, plus elle pourra construire des scénarii anticipatoires, basés sur différentes hypothèses, pour prendre les bonnes décisions au bon moment et amortir les impacts du budget. « Tout ce qui va toucher au salaire a un impact sur notre compte de résultat. Tout cela appelle à la prudence et nous oblige au plus grand conservatisme dans notre approche budgétaire en 2025 », ajoute un directeur financier. Une prudence qui met en évidence la nécessité d’envisager différents scenarios afin d’anticiper au maximum les sources potentielles de dérapage. « Dans ce contexte marqué par l’instabilité et le manque de visibilité qui pourrait impacter l’ensemble de l’écosystème, les fournisseurs, les clients des entreprises, la gestion du cash est plus que jamais une des grandes priorités des DAF », observe Pierre-Olivier Gisserot, directeur associé au sein du cabinet Valtus, qui enregistre 30 ans d'expérience à des postes de direction financière dans des sociétés industrielles ou d'industrie de services.

Profiter des avantages de la modernisation de la facturation

Un manque de visibilité qui vient s’ajouter à un mille-feuille administratif et réglementaire qui pousse les entreprises à procéder à des investissements ciblés pour accélérer sur la transformation digitale et l’automatisation des process. « Dans le cadre de la mise en place de la facturation électronique, nous avons décidé de changer notre ancien logiciel et d’implémenter un nouvel ERP. Cette réglementation nous incite ainsi à digitaliser et à automatiser d’autres processus financiers », explique Frédéric Cossais, DAF au sein de la Générale de l’Enfant (qui regroupes les marques Sergent Major, DPAM, Natalys..).

Autre sujet à venir : celui de la CSRD, la directive européenne qui vise à harmoniser les reportings de durabilité des entreprises. « Plus on s’en rapproche, plus on se rend compte que les entreprises ne sont pas prêtes », constate Pierre-Olivier Gisserot.

Le groupe de La Générale de l’Enfant, qui reste soumis à un reporting obligatoire à partir de mars 2026 sur les données 2025, a lancé des travaux avec un partenaire afin de définir la liste des indicateurs, la façon dont il est possible de les mesurer, les impacts et les opportunités. « La fiabilisation des données fait partie des raisons pour lesquelles nous avons décidé de changer d’ERP. La responsable RSE a commencé à comparer les outils existants qui vont nous permettre d’agréger nos données », ajoute Frédéric Cossais.

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