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Les 4 chantiers du DAF en 2018

Colonne vertébrale de toute entreprise et proche collaborateur du Directeur Général, le Directeur Administratif et Financier (DAF) ne se cantonne plus aux tâches purement financières, sa mission évolue, et de nouveaux défis s’immiscent dans son quotidien. Davantage connecté à tous les départements de l’entreprise, le DAF s’ouvre à l'innovation.

Publié par Econocom le | Mis à jour le
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Colonne vertébrale de toute entreprise et proche collaborateur du Directeur Général, le Directeur Administratif et Financier (DAF) ne se cantonne plus aux tâches purement financières, sa mission évolue, et de nouveaux défis s’immiscent dans son quotidien. Aujourd’hui, davantage connecté à l’ensemble des départements de l’entreprise, le DAF s’ouvre à l’innovation, et cette année, disposer d’une direction financière moderne sera un avantage concurrentiel pour l’entreprise. Voici un résumé des 4 chantiers du DAF 2.0 pour cette année 2018.

 Article écrit par Pierre Grenier, Directeur commercial, Expert en transformation digitale et
stratégies de financement Econocom 

1/ Exceller dans la gestion de la performance

En ce début 2018, la croissance mondiale accélère et les indicateurs économiques retrouvent un à un leurs niveaux d’avant crise. Dans ce contexte, maîtrise de la croissance du chiffre d’affaires et amélioration de la rentabilité restent le leitmotiv de la plupart des Directeurs Administratifs et Financiers.

Malgré la reprise économique, l’heure reste toutefois à la prudence du côté des directions financières ; un excès de prudence parfois sanctionné par les marchés financiers comme ce fut le cas en tout début d’année lors de l’annonce des résultats d’une multinationale française. En février dernier, en dépit de résultats en ligne avec les attentes, le titre avait été violemment sanctionné par les investisseurs, faute de perspectives suffisamment claires pour l’année à venir.

Afin de pérenniser la croissance tout en préservant les marges de l’entreprise, les directions financières resteront particulièrement attentives aux problématiques d’allocation des ressources et de contrôle des coûts. Les premiers signes de pressions inflationnistes observés lors des derniers mois pourraient rendre cette tâche particulièrement ardue, tout comme l’appréciation de l’euro susceptible de peser sur les marges des entreprises exportatrices.

Au-delà de la croissance interne, la croissance externe figure elle aussi au cœur des préoccupations des directeurs financiers qui devront se tenir prêts et être réactifs pour saisir les opportunités.

Cependant, si l’aspect purement financier constitue toujours le cœur de métier du DAF, ce dernier n’est plus sollicité exclusivement à l’occasion des décisions d’investissement, mais également lors des décisions stratégiques pour l’entreprise. Plus que l’analyse de données purement financières, il s’agit désormais de prendre en compte d’autres éléments tels que les liens entre ressources humaines et performances financières.

 

2/ Capitaliser sur les données et leur traitement

En vogue dans tous les secteurs et prête à chambouler de nombreux métiers, la transformation digitale n’épargne pas le Directeur Administratif et Financier. Rendre accessible les informations de chaque département de l’entreprise grâce à la dématérialisation, faire preuve d’excellence dans la consolidation et le traitement des données, et atteindre le Graal du reporting en temps réel, voilà les trois missions rattachées à l’incontournable « Data ». Passer moins de temps dans le reporting et les lourdeurs administratives n’est pas anecdotique, c’est un avantage concurrentiel. Pour réussir dans cette mission, le DAF doit mettre en place une veille technologique afin de sélectionner les outils et logiciels susceptibles d’augmenter la performance de la direction financière.

La vitesse et la qualité de traitement de l’information ne seront toutefois pas les seuls critères à privilégier, la sécurité sera également l’enjeu de cette année 2018 à l’heure où la cybercriminalité fait grimper en flèche le risque de fraude. 71% des entreprises françaises auraient été victimes d’une fraude au cours des deux dernières années !*

 

3/ Affiner sa gestion des liquidités

C’est un incontournable de la gestion financière : la gestion de trésorerie. Véritable poumon de l’entreprise, une trésorerie saine permet à l’entreprise de tirer pleinement profit de ses moyens de production pour croître avec sérénité. Afin d’assurer la pérennité du financement du cycle d’exploitation de son entreprise, le DAF sera amené à explorer toutes les pistes pour augmenter son Fonds de roulement et diminuer son Besoin en Fonds de Roulement, des solutions les plus classiques comme l’optimisation des créances clients et des dettes fournisseurs, aux solutions plus élaborées comme le leasing, voire le sale and leaseback.

A l’heure où les Banques Centrales amorcent leur remontée des taux, la diversification des solutions de financement permettra aux directions financières d’optimiser leur coût du capital. Au-delà du très classique prêt bancaire, la cotation en bourse et l’émission de titres négociables (actions, obligations convertibles, bons de souscription d’actions, OCEANE, …) peuvent également offrir une bonne alternative pour améliorer la trésorerie des entreprise et renforcer ses capitaux propres. Outre l’accès à de nouvelles sources de liquidités, le statut de société cotée en bourse sera également susceptible d’améliorer l’image de la société, et in fine d’améliorer les conditions d’emprunt bancaire. Enfin, portées par la révolution blockchain et l’engouement autour des cryptomonnaies, les Initial Coin Offering (ICO) offrent une nouvelle alternative à mi-chemin entre l’introduction en bourse et le crowdfunding. Bien que le secteur soit encore relativement jeune et peu réglementé, sur la seule année 2017, 3,1 milliards d’euros auraient tout de même été levés à l’occasion de 230 ICO !*

*source : https://www.forbes.fr/finance/cryptomonnaies-4-predictions-pour-2018/

 

4/ Vers plus de transparence dans la communication

Dernière chantier mais pas des moindres, la communication financière sera encore une fois choyée cette année, avec un mot d’ordre : la transparence.

En interne d’abord, grâce aux progrès rendus possibles par la généralisation des reportings en temps réel et par l’émergence de la data visualisation. Dans cette course à la productivité, la suppression du délai d’accès à l’information et la compression du temps nécessaire à son interprétation seront les priorités, et le département financier devra assumer son leadership sur ces sujets.

Aujourd’hui, le DAF doit certes avoir une connaissance très précise de l’activité de son entreprise, mais l’ensemble des collaborateurs doit aussi connaître les indicateurs financiers clés et savoir les interpréter. Au-delà d’une parfaite maîtrise de ses données, le DAF devra donc se montrer pédagogue pour partager ses informations et son message à l’ensemble des départements de l’entreprise.

Quant à la communication externe, elle ne devra pas être négligée non plus. Les entreprises devront plus que jamais faire preuve de transparence, et travailler leur communication financière pour expliquer leurs états financiers et rassurer les parties prenantes. Avec l’arrivée de nouvelles réglementations comme la norme IFRS 16,  qui entrera en application le 1er janvier 2019, cette transparence sera d’autant plus nécessaire que les impacts seront importants. A titre d’exemple, les compagnies aériennes devraient connaître une augmentation médiane de +47% des dettes présentes à leurs bilan !*
*source : https://inform.pwc.com/?action=informContent&id=1659221504109175

 

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