[Trophées Daf 2018] Valérie Dupouy (Enercoop), une véritable soif d'apprendre

C'est avec l'objectif de devenir chef d'entreprise que Valérie Dupouy poursuit des études en gestion des entreprises. Mais ses ambitions se heurtent à la réalité économique, qui n'est pas à son meilleur en 1988, lorsqu'elle termine ses études. Après un passage au sein de la banque Sovac comme rédacteur contentieux, elle intègre le groupe Proteg (racheté par Securitas en 1998) au contrôle de gestion. "J'ai beaucoup appris. Leurs méthodes de travail sur la rentabilité sont encore très présentes en moi", rapporte Valérie Dupouy. Mais son rêve de devenir chef d'entreprise ne la quitte pas et lorsqu'un poste de directeur d'agence se libère, elle insiste pour l'obtenir. Un poste très complet, mêlant management, relation client, ressources humaines et bien sûr gestion. Une expérience enrichissante mais également difficile: le milieu de la sécurité est en effet très masculin et accepte mal de voir une femme aux commandes.

En 1996, il lui est proposé d'occuper un poste de responsable qualité, ce que Valérie Dupouy accepte avec plaisir. "Je me suis formée de façon intense: normes ISO, audit interne, auditeur ICA, méthodes de prévention des risques, gestion des non-conformités...", énumère-t-elle. Mais le rachat de la société par Securitas modifie l'ambiance, qui ne lui convient plus. Le hasard lui fait rencontrer la directrice d'une entreprise d'insertion et elle se retrouve à la tête d'Envie Paris Saint Denis, une entreprise de l'économie sociale et solidaire dont l'activité consiste à faire rénover des appareils électroménagers par des personnes éloignées de l'emploi. Une expérience très enrichissante. "Dans l'insertion, les personnes arrivent avec un gros déficit de confiance en elles et repartent avec une formation, et bien souvent avec un emploi", raconte Valérie Dupouy. Une expérience enrichissante d'un point de vue personnel, donc, mais également professionnel: Valérie Dupouy développe l'association qui ouvre trois magasins et une structure dédiée à la collecte et au traitement des DEEE (déchets d'équipement électriques et électroniques).

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Mais l'association est chassée des bâtiments qu'elle occupe et Valérie Dupouy se retrouve au chômage. Une période qui lui permet de réfléchir à sa vie professionnelle. "Je me rends compte que la finance, la comptabilité et la gestion étaient mes modes de lecture de l'entreprise. C'est ainsi que m'est venue l'envie de partir vers la fonction de Daf", explique-t-elle. Pour ce faire, elle passe un master de comptabilité gestion. Après un poste de secrétaire générale chez Mensia Conseil, elle décroche son DSCG et, en 2015, rejoint Enercoop au poste de Daf. Sa première mission: structurer ce pôle administratif et financier nouvellement créé. Surtout, elle supervise deux levées de fonds, une de 2 millions d'euros en 2016 et une de 5 millions en 2017. "Ces deux levées de fonds ont exigé un travail intense et notamment la rédaction d'un mémorandum pour expliquer le métier de l'entreprise, les facteurs-clés de succès, les points faibles, les objectifs de ces levées de fonds, le plan de financement, etc.", décrit-elle.

Désormais, Valérie Dupouy, qui vient de quitter la société Enercoop, envisage de devenir Daf à temps partagé. "Je suis curieuse, j'aime apprendre et je déteste la routine", conclut-elle.

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