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Baisse de moral chez les directeurs financiers

Les directeurs financiers sont moins optimistes face à la conjoncture économique, selon les résultats d'une étude publiée par le cabinet Deloitte. Les perspectives moroses en Europe, et tout particulièrement en France, inciteraient les CFO à la prudence d'après ce baromètre.

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Baisse de moral chez les directeurs financiers

Selon le baromètre d'opinion du cabinet Deloitte publié mercredi 24 octobre 2012, les directeurs financiers accusent une baisse de moral sur les six derniers mois. Cette tendance s'explique en premier lieu par une conjoncture économique défavorable. « Dans un contexte de perspective de croissance morose pour l'Europe en général et la France en particulier, les CFO sont pessimistes ou au mieux attentistes par rapport à il y a six mois ». En effet, les directeurs financiers se disent à 40% moins optimistes qu'il y a six mois, et à 16% beaucoup moins optimistes. Seuls 7% d'entre eux affichent une hausse de moral.

Et pour cause: plus de la moitié des directeurs financiers disent voir une dégradation des perspectives de croissance en Europe. Ce chiffre atteint 71% en ce qui concerne les perspectives en France. Les thèmes qui suscitent ce pessimisme sont principalement la situation économique en Europe (57% des personnes interrogées), l'évolution des politiques et fiscales, et le risque d'éclatement de la zone euro (cités par respectivement 40% et 33% des CFO).

Liquidité et BFR, des sujets sensibles

Cette étude confirme que la liquidité est perçue comme un sujet-clé. La raréfaction de la liquidité est le premier facteur d'inquiétude. Autre sujet majeur de préoccupation: le BFR. Interrogés sur les actions à privilégier pour améliorer la trésorerie des entreprises, 7 CFO sur 10 évoquent l'optimisation de celui-ci. La diversification des sources de financement et les cessions d'actifs sont citées par respectivement 43% et 23% des directeurs financiers.

Le cabinet remarque que l'attentisme des CFO se traduit par une absence de tendance en matière de fusions / acquisitions en France. Il constate ainsi que les CFO préfèrent allouer l'excédent de trésorerie, le cas échéant, aux acquisitions en dehors de l'Union européenne, à l'innovation, ou encore aux investissements de modernisation et de mises aux normes.

Les CFO veulent moins de freins à la compétitivité

Selon le baromètre, les plus fortes attentes des CFO à l'égard des pouvoirs publics portent sur des sujets freinant la compétitivité: des mesures visant à réduire le poids de la fiscalité et des charges sociales pour 81% des directeurs financiers interrogés et un assouplissement du droit du travail pour 67%. Des chiffres logiques, puisque la totalité des personnes interrogées considèrent le coût du travail en France comme un frein au développement, 96% pour la fiscalité française.

Innovation et entrepreneuriat demeurent aussi des domaines pour lesquels les attentes sont fortes. 43% des personnes interrogées souhaitent de la part des pouvoirs publics des mesures visant à développer la recherche et l'innovation, et 40% attendent des mesures favorisant l'entrepreneuriat. « En décalage par rapport aux débats médiatiques et politiques, les CFO n'expriment pas d'attente particulière quant au Made in France, à la politique commerciale européenne et au renforcement du tissu industriel », note le cabinet Deloitte.

Etude Deloitte, réalisée en septembre 2012 auprès de 70 directeurs financiers

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