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Financement des dépenses IT : Comment choisir entre OPEX et CAPEX ?

D’après le cabinet de conseil Gartner, plus de 3 680 milliards de dollars ont été investis dans les technologies de l’information (IT) au cours de l’année 2018, soit une augmentation de +4,5% des dépenses mondiales.

Publié par Econocom le - mis à jour à
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 Article écrit par Pierre Grenier, Directeur commercial,
Expert en transformation digitale et stratégies de financement Econocom

Que ce soit pour compléter leurs infrastructures de communication, pour s’équiper avec de nouveaux logiciels professionnels, ou pour souscrire de nouveaux services, force est donc de constater que les entreprises investissent fortement sur la transformation numérique.

Blockchain, Internet des Objets, ou encore Big Data (du Machine Learning à l’Intelligence Artificielle), les sources de croissance potentielles sont nombreuses, mais au-delà du choix des solutions technologiques se pose aussi et surtout la question de leurs financements. 


De nombreuses entreprises orientent leurs décisions opérationnelles entre solutions IT “On demand” hébergées sur le Cloud ou pour des solutions IT “On premise” hébergées au sein de l’entreprise, en fonction de l’impact sur la comptabilisation de ces dépenses et sur les états financiers de l’entreprise.
Est-ce la meilleure approche ?
 

Distinguer dépenses IT d’investissement et dépenses IT d’exploitation

Par habitude, les directions financières tendent à comptabiliser leurs dépenses en fonction du modèle de facturation. Les dépenses rattachées à des achats sont ainsi souvent comptabilisées en dépenses d’investissement (CAPEX) alors que les dépenses d’abonnement sont classées sans exception en dépenses d’exploitation (OPEX). Pourtant, les normes comptables indiquent bien que cette association n’a rien de systématique.

En effet, le concept général veut que, les dépenses d’investissement (CAPEX) concernent l’acquisition d’actifs capables de créer de la valeur pour l’entreprise sur le long terme. Ces dépenses sont amorties et dépréciées tout au long de la durée de vie de l’actif acquis. 

Les dépenses d’exploitation (OPEX) correspondent quant à elles aux dépenses courantes, c’est-à-dire qui ne sont pas associées à l’acquisition d’actifs directement créateurs de valeur pour l’entreprise. Elles apparaissent en charge, dans le compte de résultat et présentent de ce fait l’avantage de ne pas impacter l’endettement d’une part, et d’être déductibles du résultat fiscal d’autre part.

Mais au delà du concept général, les normes comptables tant françaises qu’internationales, permettent en fonction de la situation de l’entreprise, d’opter pour des choix différents.. En d’autres termes, afin d’atteindre ses objectifs, l’entreprise  peut sous certaines conditions, transformer des CAPEX en OPEX (ou inversement), en optant pour le bon mode de financement. Pour bien comprendre les avantages et inconvénients de chacune de ces méthodes de financement, vous pouvez vous référer au Chapitre 6 de notre Grand Guide 2018 de la finance d’entreprise & de l’investissement.

Financer des solutions On premise par de l’OPEX

Software as a Service (Saas), Platform as a Service (PaaS), Infrastructure as a Service (IaaS)... Avec le développement exponentiel de cette grande famille des offres « As a service », les entreprises externalisent désormais de façon quasi-systématique leurs services les moins stratégiques, en profitant au passage pour transformer leurs CAPEX en OPEX et alléger leurs bilans.

Or, si la transformation des CAPEX en OPEX est souvent obtenue par le recours à des solutions “On demand” hébergées sur le cloud, cette transformation peut aussi concerner les solutions IT “On premise”, en ayant recours à la location.

En effet, les solutions IT hébergées au sein de l’entreprise peuvent elles aussi être comptabilisées en OPEX lorsqu’elles remplissent certaines conditions. Sous la nouvelle réglementation IFRS 16 entrée en vigueur le 1er janvier 2019, peuvent ainsi être comptabilisées en OPEX toutes les dépenses de location concernant des biens dont la valeur unitaire est inférieure à 5000$ ou dont la durée de location est inférieure à 12 mois. En norme française, la question ne se pose pas, la location est par nature déconsolidante, donc comptabilisée au compte de résultat.

Aussi, si nous prenons le cas des infrastructures en tant que services (Iaas), que celles-ci soient hébergées sur le cloud (On demand) ou au contraire au sein de l’entreprise (On premise), pour une plus grande maîtrise opérationnelle, ou parce qu’il s’agit d’infrastructures stratégiques, cela ne change rien à sa comptabilisation pour que l’on choisisse le bon mode de financement de sa solution On premise. Dans les deux situations, ces dépenses peuvent en effet être classées en OPEX.

Le choix de votre mode de financement peut (et doit) être distingué du type de solution IT retenue. En effet, que vous optiez pour une solution On demand ou On premise, que celle-ci soit stratégique ou non, cela n’est pas un frein pour une comptabilisation en OPEX. Il est donc préférable d’orienter le choix de la solution technique par rapport à vos enjeux opérationnels, plutôt que par rapport aux impacts financiers. Car vous l’aurez compris, quel que soit votre préférence opérationnelle, vous disposez d’une liberté de choix en termes de comptabilisation, grâce aux différentes options offertes en matière de mode financement, en normes françaises, comme en normes IFRS. Pour en savoir davantage en matière d'optimisation OPEX/CAPEX pour vos investissements IT, je vous invite à consulter le guide gratuit Consolidation & déconsolidation.
 

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