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Consolidation : quels sont les nouveaux enjeux technologiques ?

Étape clé du cycle de reporting, la consolidation statutaire nécessite des outils technologiques performants. La fin de vie programmée des deux principaux logiciels de consolidation rebat actuellement les cartes du marché. Les acteurs doivent se réinventer pour coller aux attentes des directions financières.

Publié par Audrey Fréel le | Mis à jour le
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Group of IT consultant working by digital tablet and management big data and ana
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Actuellement en recomposition, le marché de la consolidation statutaire doit répondre aux nouveaux enjeux des Daf. D'un point de vue technologique, les solutions de consolidation historiques comme BFC de SAP (issu du rachat de la société française Cartesis en 2007) et HFM d'Oracle dominent actuellement le marché. "En France, BFC détient environ 80 % de parts de marché dans les grands comptes et HFM 20 %", révèle Vincent Salmon, vice-président des opérations en France de CCH Tagetik, une filiale de Wolters Kluwer qui propose une solution de gestion du processus de consolidation. Ces chiffres l'attestent, le logiciel de SAP (issu d'un acteur français) semble davantage adapté aux besoins métiers des consolideurs dans l'Hexagone. "Une solution américaine aura toujours plus de mal à répondre aux spécificités de la consolidation française, connue comme étant une des plus complexes au monde, dans la pratique", analyse Vincent Salmon.

La fin des solutions historiques

Problème : ces deux logiciels vont prochainement connaître des fins de support technique sur certains composants, les obligeant, à terme, à quitter le marché. "La fin de maintenance de BFC est prévue en 2027 et celle de HFM en 2032", précise Vincent Salmon. Cela pousse les directeurs financiers à chercher des alternatives. Selon un baromètre de la consolidation statutaire, mené en 2022 par Losam Agency et Wolters Kluwer auprès d'une cinquantaine de directions de la consolidation en France, 58 % des Daf ont prévu de changer leur outil de consolidation à court terme. De fait, SAP développe actuellement une nouvelle solution nommée Group Reporting. CCH Tagetik compte également tirer profit de cette fin vie des solutions qui dominent le marché. "Nous proposons une solution unifiée, disponible en cloud et intégrant de l'intelligence artificielle", relate Vincent Salmon.

Une simplicité d'utilisation

Pour sortir du lot, les nouveaux logiciels de consolidation doivent cocher un certain nombre de cases. A commencer par l'ergonomie et la simplicité d'utilisation, des critères jugés importants pour 97 % des répondants au baromètre. "Il est essentiel que la solution soit disponible en cloud et puisse se déployer facilement au niveau mondial avec un haut niveau de sécurité", note Vincent Salmon. La capacité du logiciel à unifier le reporting de gestion représente aussi un facteur déterminant. "Au-delà du fait de produire une consolidation statutaire, il est important que la solution puisse fournir des informations analytiques et des projections". Cela implique notamment de déployer de l'intelligence artificielle, qui, selon le baromètre, apparaît pour les Daf comme une innovation essentielle. Les répondants axent leurs priorités sur l'analyse prédictive (33 %) et le machine learning (19 %). "Dans la consolidation, le machine learning s'applique particulièrement bien pour traiter automatiquement les réconciliations de flux inter-compagnies", explique l'expert.

Par ailleurs, d'un point de vue réglementaire, le reporting ESG est de plus en plus confié aux directions de la consolidation. "Cela nécessite de prendre en compte cette dimension extra-financière dans les choix de remplacement de solutions", estime Vincent Salmon. Selon le baromètre, seules 19 % des personnes interrogées disposent d'un outil de consolidation permettant de produire des KPI extra-financiers. Parmi les innovations à venir, la production d'un document universel intégrant des critères ESG est une priorité pour 47 % d'entre eux.

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