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LA LOCATION AUTOMOBILE LONGUE DUREE, LE CHOIX DE LA SIMPLICITE

La location automobile longue durée séduit un nombre croissant de PME, qui gagnent en confort grâce à cette formule. Le calcul du coût global d'utilisation d'un véhicule - loyer, taxes et consommation de carburant compris - a convaincu nombre d'entreprises de la rationalité de ce choix.

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@ © Uolir - Fotolia

Entretien, assistance, fourniture d'un véhicule de remplacement, assurance, gestion du carburant, renouvellement des pneumatiques... Un interlocuteur unique pour une pléiade de services: c'est le principal attrait de la location longue durée (LLD), qui séduit un nombre croissant d'entreprises. Selon le SNLVLD (Syndicat national des loueurs de voitures en longue durée), 1,153 million de véhicules en LLD circulent en France.

La location longue durée apporte au locataire une certaine tranquillité par rapport à ses partenaires, qu'il s'agisse de filiales de banques, de captives de constructeurs (société de LLD appartenant à un constructeur automobile) ou d'indépendants. Les cinq premiers acteurs du secteur - Diac, Arval, Credipar, ALD et LeasePlan - gèrent 889 900 véhicules en location longue durée (au 30/06/11, source SNLVLD). Grâce à ce système, le locataire dispose d'une flotte, pour une durée et un kilométrage déterminés en fonction de ses besoins, en échange d'un loyer constant. En fin de contrat, il restitue les véhicules. Cette solution évite d'immobiliser un capital à l'achat. « La formule préserve la structure du bilan et la capacité d'emprunt de l'entreprise», note Frédéric Taillardat, directeur marketing de Parcours, premier loueur indépendant. Elle constitue une charge fixe, donc déductible de l'impôt sur les sociétés. Il n'y a pas d'immobilisation à l'actif, les loyers sont comptabilisés en charges dans le compte de résultat et ceux restant dus ne figurent pas en engagement hors bilan.

Côté fiscalité, la TVA est récupérable sur les loyers et prestations des véhicules utilitaires. Concernant les véhicules particuliers, les loyers sont déduits du résultat imposable sur la durée d'amortissement, jusqu'à 18300 euros pour un véhicule aux normes. Enfin, l'entreprise possède une connaissance précise du coût d'usage des véhicules grâce au reporting, «entonnoir» à factures qui reprend les différentes prestations. La location longue durée lisse le poste de charges, efface les soucis administratifs et décharge le locataire des tracas de la revente.

ET SI VOUS PASSIEZ PAR UN COURTIER?

Pour les parcs de 20 à 50 véhicules, recourir à un courtier peut être une solution. Ces spécialistes mettent les loueurs en concurrence et ont une puissance d'achat qui leur permet de mieux négocier qu'une PME isolée. Un véritable atout pour les petites entreprises qui, lorsqu'elles recherchent un partenaire en direct, ont tendance à s'adresser toujours au même interlocuteur ou passent un appel d'offres systématique. «C'est plus compliqué, estime Jean Pagezy, courtier chez PCA Services. Le gain sur le prix ne compense pas toujours la perte de temps. » PCA Services promet ainsi une gestion facilitée et une fourchette de prix compétitive. Rémunérée comme apporteur d'affaire, elle conseille aux PME les véhicules dont le coût global d'utilisation (TCO) est le plus avantageux, en tenant compte de la fiscalité et de la valeur de revente estimée. Cette donnée s'avère déterminante en LLD, le calcul du loyer reposant principalement sur l'écart entre le prix d'achat de la voiture et sa valeur à la restitution. Sur un modèle à la cote incertaine, le loyer facturé par le loueur sera donc plus onéreux. Le tarif de la location dépend d'une dizaine de paramètres, dont le prix catalogue du véhicule, la remise pratiquée, le taux financier, la marge du loueur, la valeur de revente estimée et le risque pris. « Il tient compte du coût des prestations, calculé par le loueur, du type de véhicule pour l'assurance (groupe et classe), sans oublier la consommation et le prix des carburants», détaille Peter Kuss, spécialiste de la réduction de coûts chez Esalys.

Cependant, « vous n'êtes pas obligé d'acheter toutes les prestations», pointe Sibylle de Montalent, qui a choisi la LLD pour le parc de véhicules du cabinet de conseil en immobilier d'entreprise AOS Studley, dont elle assure le contrôle de gestion. N'ayant pas de temps à perdre chez les concessionnaires ni de capacité de négociation, elle a fait confiance à un courtier. Ce qui lui a permis de réaliser 20 % d'économies et de renouveler ses 20 véhicules, tout en réduisant leurs émissions. Les trois catégories de voitures qu'elle utilise lui coûtent respectivement 650, 800 et 950 euros mensuels, maintenance, pneus, assurance et TVS inclus. Mais elle a refusé d'immobiliser 300 à 400 euros de cash de provision par véhicule pour l'essence. Le carburant est donc facturé au réel, en fin de mois.

Pour obtenir les meilleurs tarifs, il convient de mettre plusieurs acteurs en concurrence lors des renouvellements. « Une fois le marché passé, votre partenaire sera moins motivé pour tirer ses prix», estime Yves Potiron, gestionnaire de flotte chez MoPlus, spécialiste en gestion de parc roulant. Il a noté des différences de 30 euros par mois sur une Renault Mégane, une somme non négligeable sur des parcs importants.

LAURENT LECOUTURIER, directeur des ventes de LeasePlan France

LAURENT LECOUTURIER, directeur des ventes de LeasePlan France

«Faire appel à un loueur épargne bien des soucis aux PME»

Selon Laurent Lecouturier, le marché hexagonal n'est pas encore mûr: «En France, on associe longue durée à grandes flottes. Pourtant, les avantages sont les mêmes pour un parc de 5 ou de 2000 véhicules. Le client paie un coût d'utilisation lissé et ne se soucie de rien. La gestion des notes de frais est simplifiée. Toutes les dépenses sont budgétées, constantes et consolidées avec un seul loyer et la récupération fiscale est facilitée», souligne-t-il. Les professionnels louent leur automobile avec toutes les prestations associées: assurance tous risques, pneus, gestion du carburant, véhicule de remplacement. Ils savent à combien cela leur reviendra et calculent leur loyer sur trois ans. «La formule permet une grande maîtrise des budgets et, au final, le coût est comparable à celui d'un achat, si l'on tient compte de la dépréciation », affirme Laurent Lecouturier. Le loueur négocie en effet des conditions commerciales auprès des constructeurs et optimise la valeur résiduelle, ce qui, selon ce professionnel, permet de proposer les formules au meilleur prix aux utilisateurs finaux.

CARBURANT: ATTENTION A LA NOTE

Autre point à comparer: les propositions des loueurs en matière de cartes carburant. Votre prestataire imposera probablement une marque dominante sur les autoroutes. Ce n'est pas neutre, l'enveloppe carburant environ 20 % du coût d'utilisation d'un véhicule de société. Et les différences de prix entre les réseaux finissent par peser dans la balance.

L'entreprise devra également faire attention au forfait kilométrique ainsi qu'à la durée du contrat. La PME va évaluer sa loi de roulage, c'est-à-dire son kilométrage mensuel - ou annuel - moyen, qui va être l'une des caractéristiques principales du contrat. Si l'utilisation réelle s'en écarte significativement, demandez un avenant pour éviter des pénalités de surroulage (ou des indemnités de sous-roulage). Dans les deux cas, le calcul en fin de contrat est désavantageux par rapport au loyer renégocié en cours sur la durée restante. De plus, ces ajustements en fin de contrat réduisent le lissage des coûts.

Yves Potiron (MoPlus) estime, quant à lui, que confier la gestion de son parc à un loueur revient plus cher que de l'acheter: « Les opérateurs communiquent sur des financements défiant toute concurrence. Mais la PME peut aussi acheter. » Pour un utilitaire spécifique, l'achat s'avérera plus intéressant. Et d'après Yves Potiron, «la LLD devient aussi compliquée et opaque que la téléphonie mobile. Sauf que le coût d'une voiture est nettement plus élevé!» Son conseil: se montrer particulièrement attentif à la fin de contrat. Le loueur assume les risques, mais peut tenter de se rattraper au moment de solder les comptes. Son calcul de valeur résiduelle suppose un retour en bon état. Au locataire de s'organiser pour limiter les frais en réalisant une remise en état avant et en veillant à la maintenance tout au long de la détention. Lorsque des véhicules nécessitent des réparations, la dernière facture fait fortement grimper le coût global de la LLD.

TEMOIGNAGE. MURIEL ROUSSELET, chargée des moyens généraux chez Hays

TEMOIGNAGE. MURIEL ROUSSELET, chargée des moyens généraux chez Hays

Passer par un courtier nous a fait gagner du temps et de l'argent

Muriel Rousselet, chargée des moyens généraux chez Hays, un important cabinet de recrutement, a confié la gestion de 56 véhicules à ING Car Lease, via le courtier PCA services. «Au départ, c'est le prix, meilleur que celui du constructeur qui équipe 90 % de notre flotte, qui a attiré notre attention», explique-t-elle. Sur la durée, le courtier est resté compétitif. Muriel Rousselet apprécie son soutien en gestion. A la commande, le courtier fait le tour des offres constructeurs, puis s'occupe des relances. Il gère le suivi administratif des contrats, prolongations et transferts, tandis qu'ING Car Lease assure la facturation. «Avant, nous assurions toute cette gestion en direct pour nos 15 agences. Cette solution nous fait gagner du temps, donc de l'argent», résume Muriel Rousselet.

LES AVANTAGES D'UN SUIVI BIEN RODE

En cas de panne ou d'accident, le loueur peut se charger de l'entretien et de la réparation des véhicules, dans ses réseaux de garagistes et de concessionnaires. Ainsi, chez LeasePlan, le garage agréé par le loueur appelle la plateforme d'entretien de celui-ci, où des techniciens et des anciens responsables d'atelier donnent leur accord technique, sur présentation d'un justificatif de travaux.

« Nous veillons à la qualité de la restitution des véhicules», souligne Frédéric Taillardat (Parcours). Cinq agences, sur un réseau de 18 en régions, gèrent tous les aspects de la relation client, de la location, de la facturation, de la comptabilité et de l'entretien. Elles établissent les fiches d'expertise en déposant le nouveau véhicule et évaluent le coût de revente de l'ancien. Si l'entreprise cliente a souscrit le contrat entretien pneumatiques, les pneus pourront être changés lors d'une révision chez le constructeur.

Enfin, les loueurs LLD font valoir des arguments écologiques, qui sont portés par la récente réévaluation des barèmes fiscaux. Ces derniers sont désormais liés aux taux d'émission de CO2. La politique carbone fait sens pour les entreprises, surtout lorsqu'elle est convertie en espèces sonnantes et trébuchantes. Or, depuis 2008, les modèles des loueurs ont amélioré leurs performances de 11 g de CO2/km, soit une économie de 162 euros par véhicule la première année, selon les calculs de GE Fleet Services. De quoi convaincre ceux que le seul souci de la planète ne suffit pas à sensibiliser.

A SAVOIR
Quelle formule pour quelle entreprise?

Autant de métiers, autant de profils de flottes. Ceux qui doivent être sur le terrain tous les jours, par tous les temps, comme les commerciaux ou encore les livreurs, constituent des cibles privilégiées pour les loueurs. Pour les métiers du conseil, prêts à en payer le prix, les loueurs proposent également des packs tout compris. Parcours offre, par exemple, un service de proximité compétitif. Les PME industrielles, où il faut parfois un véhicule par employé, intéressent également les loueurs. A partir de 50 voitures, il est possible d'externaliser la gestion de son parc.

XAVIER OLRY

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