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Communication, posture et look: peut-on prendre des risques?

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« Toute entreprise peut, dans un souci de maîtrise des risques, franchir la ligne jaune. »

« Toute entreprise peut, dans un souci de maîtrise des risques, franchir la ligne jaune. »

Communication, car le 12 octobre dernier, dans l'affaire de faux espionnage industriel chez Renault, Le Parisien révèle que le juge en charge de l'instruction de l'affaire a versé au dossier des éléments prouvant que Renault avait anticipé l'éventuel suicide des cadres suspectés d'espionnage. Suicide ou tentative, différents communiqués avaient été préparés. Volonté d'un contrôle absolu, couplée à une bonne dose de cynisme, sans doute. Le feuilleton du faux espionnage industriel et surtout son dernier épisode constituent aussi la preuve que toute entreprise peut, dans un souci de maîtrise des risques, franchir la ligne jaune. Dans les PME et ETI, c'est sur le Daf que reposent l'évaluation et la gestion des risques. Dans ce numéro, vous trouverez un dossier pour vous aider à structurer votre gestion des risques... et des focus pour mieux comprendre ces risques lorsque l'entreprise est en difficulté. A cet égard, le témoignage de notre invitée, Marie Pouget, Daf et cofondatrice d'Evasol, entreprise qui vient d'être reprise, est très éclairant.

Posture, car si la gestion des risques en tant que telle est complexe, la posture idéale du Daf en la matière est encore plus difficile à cerner. Il est là pour prévenir, sécuriser et alerter, mais a-t-il le devoir de dire non dans certains cas? Contrairement aux Etats-Unis, il n'existe pas en France de prime à la dénonciation ou d'obligation de dénonciation... Sauf en cas de blanchiment d'argent, bien sûr. Demeure une zone floue: celle d'un intérêt à dénoncer, proche d'une obligation de dénonciation, face à une infraction d'un dirigeant de droit encourant une peine supérieure à un an d'emprisonnement, par exemple un abus de biens sociaux. Le risque ici est celui d'un blanchiment in fine, et le Daf, s'il a connaissance de l'infraction, a tout intérêt à se prémunir ainsi que son entreprise. D'autant qu'il existe un autre risque: celui du recel lié à l'infraction en amont, lequel engage la responsabilité personnelle du Daf et celle de l'entreprise. Look, enfin car si ce numéro reflète un contexte morose à tout le moins, il fait aussi la part belle à des choses plus légères, avec l'article «Avez-vous le look Daf?» (à lire p. 24), ou plus encourageantes: la success story Viadeo (à lire p. 14).

FLORENCE LEANDRI

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