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Salaires en berne, une première pour les CFO sauf en France

Publié par La rédaction le - mis à jour à

Le rapport « The CFO Salary Benchmark 2025 » dresse un tableau contrasté des rémunérations dans les fonctions financières, selon les pays. Les tensions économiques actuelles et les inégalités persistantes entre hommes et femmes viennent assombrir les perspectives. En France, le tableau est cependant moins sombre. Détails.

Premier constat notable, les salaires sont en recul, une première depuis des années, dévoile le rapport « The CFO Salary Benchmark 2025 » publié par CFO Connect en partenariat avec Spendesk et Deel ce 4 juin 2025. Après plusieurs années de croissance, en 2025, la rémunération annuelle moyenne dans les fonctions financières atteint 120 318 euros, contre 128 228 euros en 2024, soit une baisse de 6,2 %. Cette chute intervient après une forte hausse de 9 % entre 2023 et 2024.

Le salaire moyen des directeurs financiers (CFO) reste quant à lui stable à 159 000 euros. Ce maintien masque cependant de fortes disparités selon les pays, les secteurs, l'âge et la taille des entreprises.

États-Unis, Allemagne, France : des écarts flagrants

Le pays demeure le principal facteur de variation salariale. Les CFO américains dominent nettement le classement avec une rémunération moyenne de 189 000 euros, contre 121 000 euros au Royaume-Uni, 116 000 euros en Allemagne et 102 000 euros en France.

La progression la plus significative est observée en France (+9 %), ce qui compense partiellement son retard structurel. À l'inverse, les salaires ont reculé en Allemagne (-6 %) et au Royaume-Uni (-3 %), en lien avec une conjoncture économique plus incertaine.

Un écart de genre qui ne faiblit pas

Les écarts salariaux entre hommes et femmes demeurent particulièrement marqués. En 2025, les hommes perçoivent en moyenne 25 % de plus que leurs collègues féminines dans les fonctions financières. En Allemagne, cet écart grimpe à 40 %, et atteint 35 % au Royaume-Uni. La France affiche un différentiel plus modéré, passé de 17 % à 12 % en un an.

Le rapport montre également que cet écart s'accroît avec l'âge. Chez les plus de 50 ans, les hommes gagnent 35 % de plus que les femmes. Chez les CFO, la différence atteint 22 %. Malgré quelques cas inverses (femmes mieux rémunérées que les hommes à certains postes comme VP Finance ou FP&A Manager), ces exceptions ne suffisent pas à équilibrer la tendance globale.

Une profession en transition technologique

Alors que près d'un professionnel sur deux envisage de changer de poste dans les 12 prochains mois, les raisons sont claires : stagnation des salaires, manque de reconnaissance, pression croissante. Mais la technologie, et notamment l'intelligence artificielle, offre une bouffée d'air. Selon le rapport, 92 % des répondants estiment que les compétences technologiques sont désormais essentielles pour évoluer. Mieux, 83 % disent que la technologie améliore leur productivité. Plus de la moitié des professionnels interrogés se disent optimistes sur l'impact de l'IA dans les métiers de la finance. Les moins de 40 ans affichent un enthousiasme plus marqué, tandis que les profils seniors expriment davantage de prudence.

Les startups et scaleups en fin de cycle

Après des années d'euphorie et de hausses salariales dopées par les levées de fonds, les jeunes entreprises technologiques marquent le pas. Les salaires dans les startups et scaleups reculent, notamment dans les secteurs SaaS et IT. Paradoxalement, les professionnels de la finance dans la tech sont moins enclins à changer de poste. Ce qui suggère que la stabilité ou les perspectives à moyen terme dans ces entreprises restent attractives, malgré les ajustements salariaux.

Vers une redéfinition du leadership financier ?

Face à ce contexte mouvant, le rapport appelle les CFO à repenser leur posture. Les compétences techniques ne suffisent plus. Leadership, communication, influence, et capacité à naviguer dans l'incertitude deviennent des critères de sélection prioritaires. La négociation salariale ne se limite plus au fixe : les packages doivent intégrer des formes alternatives de rémunération (actions, stock-options, bonus conditionnels). Les entreprises sont plus ouvertes à des dispositifs indexés sur la performance que sur les salaires garantis.