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Petrodollar: : Ventes des pays de l'OPEP en 2019

Publié par Brand Voice le - mis à jour à

L'année 2019 a vu une augmentation du prix du pétrole, avec des importations faites en dollars américains (USD), qu'on appelle "pétrodollars". Voici un petit retour sur l'année passée et les mouvements du prix du pétrole.

Le petrodollar, c'est quoi ?

Le petrodollar est un terme qui a été inventé dans les années 70 pour désigner l'émergence de l'US dollar comme moyen de règlement pour les exportations de pétrole. Plus simplement, il désigne les paiements en dollars qui sont faits aux pays producteurs de pétrole : ils échangent cette matière première dans la devise américaine plutôt que dans leur devise fiduciaire. Pour rappel, le pétrole est la matière première la plus échangée mondialement, il représente des transferts de capitaux colossaux.

Le terme "petrodollar" est surtout utilisé pour désigner les dollars reçus par les pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). C'est donc la définition que nous conserverons dans cet article, même si le mot peut parfois être utilisé pour désigner le système d'échanges pétrole/USD dans son intégralité. Il faut noter que le petrodollar n'est pas un actif séparé du dollar américain. Il est simplement utilisé comme désignation courante de ces échanges commerciaux. Les petrodollars suivent les fluctuations habituelles de l'USD, qui peut cependant être lui-même influencé par les variations du cours du baril de pétrole.


Les pays de l'OPEP en repli en 2019

Alors qu'ont donné ces échanges pétrole/dollars ces derniers temps ? Les statistiques 2017-2018 des pays exportateurs de l'OPEP indiquent que la demande en pétrole avait encore augmenté au cours de l'année précédente. Elle progressait ainsi de 1.5% dans le monde. Ces dernières décennies, les pays de l'OPEP dominaient encore largement la production de pétrole mondiale, mais la tendance s'est renversée depuis plusieurs années. Ce sont maintenant les Etats-Unis qui produisent le plus de pétrole, suivis par la Russie et l'Arabie Saoudite. La différence, c'est que la production étatsunienne n'est pas suffisante pour subvenir aux besoins immenses du pays : ils importent également du pétrole depuis les pays de l'OPEP, 2.81 millions de barils par jour (mb/d) plus précisément.

Il est encore trop tôt pour connaître les chiffres globaux des exportations des pays de l'OPEP pour 2019, mais les statistiques mensuelles de janvier 2020 nous donnent un début d'indication. Il faut plus de petrodollars qu'en milieu d'année pour acheter des barils de pétrole : ceux exportés par l'OPEP ont ainsi atteint leur prix le plus haut depuis avril 2019. Mais du côté de la demande, c'est une autre histoire : les données préliminaires indiquent ainsi que la demande pour le pétrole exporté par l'OPEP et réglé en pétrodollar a chuté jusqu'à 30.6 mb/d, soit environ 1 mb/d de moins que pour l'année 2018.

Les pays de l'OPEP ont donc ajusté leurs prévisions de demande pour 2020, qui atteindra selon eux 29.5 mb/d, soit 1.2 mb/d de moins qu'en 2019. Il faut noter que la demande globale en pétrole a elle augmenté, cela indique donc que les pays ont toujours besoin de pétrole, mais qu'ils ne se fournissent plus autant dans les pays de l'OPEP.

Les chiffres préliminaires de 2019 indiquent que les petrodollars reçus par les pays de l'OPEP pourraient connaître un repli au cours de l'année qui s'ouvre. Les cartes ont en effet été rebattues et ces pays ont une hégémonie moins marquée que par le passé.

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