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Hausse des coûts des défaillances d'entreprises en 2012 : l'impact des ETI

Publié par Florence Leandri le | Mis à jour le

60 461 entreprises françaises, dont 45 ETI, ont fait faillite en 2012 selon les chiffres de la Coface.

45 ETI défaillantes, c'est un chiffre équivalent à celui de 2009. Avec une tendance de fond préoccupante relevée par la Coface : la taille des entreprises concernées augmente. En effet, le CA moyen était de 72 millions d'euros en 2011, contre 263 millions en 2012.

Le panorama des défaillances d'entreprise de l'année 2012 de la Coface, spécialiste des solutions d'assurance-crédit et gestionnaire de garanties publiques, vient d'être dévoilé. Et il est inquiétant à plus d'un titre. Certes, avec 60 461 défaillances en 2012, on observe une certaine stabilité sur les trois dernières années, mais ce chiffre reste bien supérieur au niveau d'avant crise (45 000). Dans cette logique globale, on retiendra surtout le coût de ces défaillances : + 11 % pour le coût financier (dette fournisseurs) et + 8,5 % pour le coût social (200 000 emplois détruits en 2012) par rapport à 2011, avec pour ce dernier une forte augmentation sur le second semestre.

Cette augmentation des coûts des défaillances d'entreprises est liée à la taille des entreprises concernées : les défaillances des micro-entreprises et TPE restent stables, alors que le taux de défaillance des ETI s'accroît depuis 2010, pour atteindre 0,99 % en 2012, tandis que celui des PME baisse progressivement à 0,80 %. Or, les ETI défaillantes sont de plus en plus grandes, un effet taille qui concerne à la fois la dette fournisseurs moyenne, ayant doublé en un an, et le chiffre d’affaires moyen en progression importante.

Les ETI françaises sont des grosses PME

Les ETI défaillantes sont de plus en plus grandes: le CA moyen était de 72 millions d'euros en 2011, contre 263 millions en 2012. Car, justement les ETI françaises ne sont pas suffisamment armées pour résister aux aléas économiques: les ETI françaises se caractérisant selon la Coface par un profil de grosses PME et  non de petites grandes entreprises. Il faut comprendre par là que les ETI françaises sont, au regard de la LME, bien trop proches des seuils des PME. Ainsi, l'effectif médian des ETI est de 363 salariés, un niveau proche du seuil maximal de la PME (250 salariés) et bien éloignées du seuil maximal de sa propre catégorie (5 000 salariés). Une remarque valable bien évidemment aussi pour le CA : le CA médian des ETI est de 92 millions d'euros, pour un plafond de 1,5 milliard d'euros de CA. De plus, 72 % orientent leur activité vers le marché national… Et dans le cadre du classique comparatif avec les Mittlestand, la Coface relève que les ETI françaises souffrent d’une faible profitabilité (liée notamment à un positionnement moyenne gamme) et donc d'un autofinancement limité (avec un taux de 67 %). En outre, souvent intermédiaires dans la chaîne de production, elles ont un pouvoir de négociation limité, notamment en matière de délais de paiement.

Défaillances et secteurs d'activité

L’aggravation des tendances mentionnées s’opère à des rythmes hétérogènes selon les secteurs d’activité, avec trois cas de figure :

les secteurs risqués : la construction et les services, concentrant près de 2/3 des défaillances ;
les secteurs dont les risques se détériorent : l’agroalimentaire, victime d’une demande atone, subit une hausse du coût marquée (+ 130 %), et l’électronique /informatique, à la suite de l’évolution du modèle de distribution (concentration) ;
les secteurs relativement épargnés : le textile-habillement, le luxe et le papier-bois qui voient leurs défaillances diminuer à la fois en nombre et en coût.

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