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Portraits de DAF reconvertis - Walter Bellini : de la direction finance d'ArcelorMittal à l'ébénisterie

Publié par Stéphanie Gallo le | Mis à jour le

Après avoir passé plus de deux décennies dans le groupe Arcelor, Walter Bellini a décidé de tout changer ! Il y a 13 ans, il est retourné à l'école pour apprendre le métier d'ébéniste et s'est spécialisé dans la fabrication de coffrets haut-de-gamme.

Se lancer dans l'ébénisterie après 25 ans au sein du groupe ArcelorMittal, dont les huit dernières comme directeur financier de l'entité Inox Europe. Voici le surprenant mais passionnant challenge qu'a décidé de relever Walter Bellini, il y a 13 ans. « Mon père et mon grand-père avaient l'habitude de travailler le bois et, pour ma part, depuis tout petit j'aimais faire des choses de mes mains. Le déclic est né de de la conjonction de deux facteurs : un plan de départ volontaire après la crise de 2008 qui me fournissait un joli matelas, un sympathique laisser-passer vers la liberté de choisir une autre voie. Et puis, des valeurs auxquelles je n'adhérais plus. Je devais faire faire à mes équipes (40 personnes NDLR) des tâches dont je ne voyais plus l'intérêt ».

Retourner à l'école à 50 ans

La cinquantaine passée, le directeur financier retourne donc sur les bancs de l'école, au GRETA, pendant deux ans pour décrocher son CAP d'ébénisterie avec une spécialisation en marqueterie et en mobilier classique. « Cela a été deux années passionnantes, avec des jeunes, des personnes venues de tous horizons ».

Le directeur financier, devenu artisan, a alors une idée bien précise en tête : faire de la lutherie en musique classique. Idée dont il se détourne finalement rapidement en raison de trop faibles débouchés, pour se spécialiser, dès son diplôme en poche, dans la fabrication de coffrets (à cigares par exemple). « Cela me permettait de travailler de chez moi, dans un petit espace, en économisant sur les frais fixes », raconte celui qui a forcément gardé, dans sa nouvelle activité, ses réflexes de directeur financier.

Progressivement, au fil des salons et du bouche-à-oreille, il se constitue une clientèle fidèle, plutôt premium. Il a fabriqué par exemple des coffrets à médailles pour la principauté de Monaco ou pour l'Institut océanographique. « Mon métier d'avant m'a beaucoup aidé à toucher et séduire ce type de clients. Je sais dialoguer avec eux, je maitrise les codes, je sais raconter une histoire, je sais constituer un dossier de projet de création et le présenter avantageusement».

Toujours la lutherie dans le viseur

Un peu moins de 13 ans après avoir choisi ce nouveau chemin, Walter Bellini touche aujourd'hui un revenu de professeur des écoles en fin de carrière. Bien moins que son salaire d'ex-directeur financier et moins que ce qu'il aurait pu obtenir en faisant grossir son entreprise. Mais qu'importe ! « Je ne souhaitais pas faire grandir cette activité artisanale, je souhaitais rester seul et pratiquer mon art tranquillement, sans pression. J'adore cette liberté de créer ce que je veux, de passer de l'idée au produit ».

Désormais, à la soixantaine passée, il commence à se mettre en retrait, à travailler un peu moins. Et à revenir à ses premières amours, la lutherie. D'ici peu, la boucle devrait donc être bouclée.