Facturation électronique : les experts-comptables, un rôle clé pour choisir une PDP ?
Publié par La rédaction le - mis à jour à
Les entreprises se préparent à structurer leur organisation en vue d'adopter la réforme de la facturation électronique dès septembre 2026. Selon une étude IFOP pour Qonto, les experts-comptables sont en première ligne pour accompagner leurs clients-entreprises notamment pour le choix de la PDP. Détails.
Alors que la réforme de la facturation électronique se rapproche de son déploiement effectif prévu pour septembre 2026, une étude IFOP pour Qonto, menée auprès de 265 experts-comptables en mars 2025, révèle leur positionnement stratégique dans l'écosystème. Entre rôle de conseil, maturité variable et critères de choix exigeants, la profession s'organise, mais souligne aussi des besoins encore non couverts.
Des acteurs-clés dans le processus de transformation
La très grande majorité des experts-comptables interrogés reconnaissent leur rôle d'appui dans la mise en oeuvre de la réforme. 89 % estiment qu'il est de leur responsabilité de recommander une plateforme de dématérialisation partenaire (PDP) à leurs clients. 79 % d'entre eux se déclarent déjà proactifs dans cette démarche.
Pour autant, 44 % considèrent ne pas avoir à être impliqués directement dans le choix final de la PDP, un chiffre révélateur des tensions possibles entre conseil stratégique et respect de la responsabilité client.
Une dynamique d'adoption encore hétérogène
Seuls 39 % des répondants se trouvent actuellement dans une phase avancée (sélection ou recommandation active d'une PDP). À l'inverse, plus de la moitié (54 %) sont encore au stade de découverte ou d'audit. Ce décalage illustre un potentiel de conversion significatif, mais aussi un risque de retard à l'approche de l'échéance réglementaire.
Sur l'échelle de maturité, 26 % sont encore au tout début du processus ; 28 % sont engagés dans une phase intermédiaire ; et 39 % se considèrent matures dans leur démarche.
Près de 70 % des comptables prévoient de recommander une PDP à leurs clients au cours de l'année 2025, répartis équitablement sur les trimestres à venir.
Des critères de sélection rigoureux et orientés client
Lorsqu'il s'agit de choisir une PDP, trois critères principaux émergent :
1- Le coût de la solution (44 %)
2- La compatibilité avec les logiciels comptables existants (43 %)
3- La facilité d'utilisation pour les clients au quotidien (44 %)
D'autres dimensions comme la fluidité du parcours de découverte, la capacité d'adaptation sectorielle ou encore les retours d'expérience positifs pèsent également dans la décision.
3 enjeux incontournables
Pour Philippine Rougevin-Baville, DG France et Belgique de Qonto, trois enjeux se dessinent. Le premier : l'accompagnement. Dans un contexte encore flou pour beaucoup d'entreprises, les experts-comptables restent les premiers relais d'information et de confiance. Selon un baromètre du Conseil national de l'Ordre (2023), 81 % des TPE-PME comptent sur eux pour se mettre en conformité, notamment dans le choix d'une PDP. « Mais l'enjeu dépasse la conformité : il s'agit d'aider les entreprises à choisir une solution alignée sur leur quotidien - facturation, paiements et pilotage financier, le nerf de la guerre en particulier pour les TPME, et évidemment comptabilité. C'est en partant de ces usages concrets que le cabinet crée le plus de valeur », explique la DG.
Deuxième enjeu : structurer un parcours fluide, de la facture au paiement, jusqu'à la comptabilité. « La réforme commence par la facturation : le reste suit. L'expert-comptable accompagne cette logique. Chez Qonto, comme eux, nous sommes au service des TPME, avec une solution qui connecte chaque étape. Et surtout, nous proposons le meilleur des deux mondes : chacun son usage, mais une seule PDP, grâce à nos intégrations », assure-t-elle.
Enfin, la réforme permet de réduire les tâches manuelles. « Aujourd'hui, près de 30 % du temps des cabinets est encore consacré à la saisie. La facture électronique et le pré-remplissage de la TVA libèrent ce temps au profit de missions à plus forte valeur », indique-t-elle.
Un manque d'information toujours prégnant
L'enquête fait état de l'existence de freins évoqués par les experts-comptables n'ayant pas encore recommandé de PDP. En effet, près de 48 % mentionnent un manque d'information général, 29 % déplorent une absence de visibilité sur les bénéfices concrets des solutions existantes, et 28 % estiment ne pas disposer de critères d'évaluation suffisamment clairs.
Ces résultats traduisent un besoin d'accompagnement renforcé, à la fois sur la compréhension des enjeux techniques et sur l'aide au choix.
Un projet structurant, mais exigeant
Enfin, les professionnels interrogés soulignent à juste titre que la mise en place d'une PDP ne saurait se résumer à une simple sélection logicielle. Il s'agit d'un véritable projet de transformation organisationnelle, nécessitant une formation adaptée des équipes, une reconfiguration des processus internes, un assainissement rigoureux des données, et une capacité à intégrer la réforme dans une trajectoire plus large de modernisation numérique, notamment en lien avec l'essor de l'intelligence artificielle.
Pour les directions administratives et financières, il est impératif d'anticiper dès à présent la mise en oeuvre, en s'appuyant sur des conseils experts, et en structurant les projets autour de la fiabilité des données, de l'ergonomie des solutions et de leur interopérabilité.