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Face à un contexte économique et politique sous tension, comment s'adaptent les Daf ?

Publié par Virginie Duparay, DAF chez N2JSOFT le - mis à jour à

Dans cette tribune exclusive, Virginie Duparay, DAF chez N2JSOFT, revient sur le contexte actuel instable, entre incertitudes géopolitiques, inflation persistante et tensions sur les chaînes d'approvisionnement, dans lequel les directions financières doivent évoluer aujourd'hui. À ces facteurs conjoncturels s'ajoutent des mutations structurelles durables : réindustrialisation de l'Europe, exigences accrues en matière de durabilité, accélération de la transformation digitale.

Face à cette complexité, les DAF sont en première ligne. Leur rôle dépasse désormais la simple gestion des coûts ou des risques : elles deviennent forces motrices de transformation, garantes de la résilience et de la compétitivité à long terme.

La digitalisation : vers des outils intégrés et intelligents

La digitalisation des fonctions financières ne relève plus d'un choix, mais d'un impératif. En 2025, l'automatisation des processus comptables et l'adoption de solutions basées sur l'intelligence artificielle s'imposent comme des standards. Ces technologies permettent non seulement une gestion plus agile mais aussi plus précise puisqu'elles réduisent largement les erreurs humaines, mais surtout d'accélérer l'analyse prédictive et d'affiner le pilotage stratégique.

L'essor des plateformes unifiées transforme la consolidation des données, le reporting en temps réel et la capacité à simuler différents scénarios. Les DAF disposent ainsi d'une vision globale et actualisée de la performance, essentielle pour ajuster les décisions en temps réel.

Durabilité : un enjeu central pour la conformité et la crédibilité

Avec la mise en application de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), les entreprises doivent se conformer à des standards européens stricts en matière de reporting durable. Ce changement place les directions financières comme des acteurs centraux. Il ne s'agit plus seulement de produire des rapports : il faut collecter, fiabiliser et intégrer les données ESG dans les processus de décision stratégique.

Ce cadre impose une transparence accrue sur les impacts écologiques, sociaux et de gouvernance et ainsi une collaboration renforcée entre la DAF, les directions RSE, RH et IT. L'adoption d'outils spécifiques pour intégrer les données ESG dans les modèles décisionnels s'avère être un levier clé permettant d'assurer la traçabilité des données, leur consolidation et leur restitution.

Mais au-delà de la conformité, ce cadre réglementaire constitue une opportunité stratégique. Intégrer les critères ESG dans les modèles économiques permet d'anticiper les risques, de répondre aux attentes croissantes des investisseurs, d'accéder à des financements responsables et de valoriser les engagements durables de l'entreprise. Pour les DAF, cela signifie passer du rôle de garant de la conformité à celui de créateur de valeur durable.

Rationalisation des coûts : maintenir les marges dans un environnement complexe

Dans un contexte marqué par une pression économique croissante, la maîtrise des coûts reste un pilier stratégique. Mais il ne s'agit plus seulement de réduire les dépenses. Les DAF mettent en oeuvre des approches basées sur la modélisation prédictive et l'analyse des performances opérationnelles. Elles permettent d'identifier les dépenses superflues, d'optimiser les flux de trésorerie et de garantir la résilience financière, même en période de crise. L'interopérabilité entre les directions métier, la circulation fluide des données et la capacité à piloter en mode agile constituent des atouts décisifs pour maintenir les marges sans sacrifier la croissance.

Avec l'accélération des innovations technologiques et l'essor de règles strictes, le rôle des DAF s'impose comme un pilier essentiel de la solidité financière et la pérennité des organisations. Si la transformation numérique, l'essor des critères ESG et les nouvelles méthodes de gestion ouvrent des perspectives inédites, ces évolutions exigent toutefois une vision prospective, une souplesse organisationnelle et une démarche d'apprentissage continue. Adopter des solutions novatrices, enrichir les partenariats stratégiques et investir dans les talents ne constituent plus des options, mais des nécessités pour relever les défis actuels.

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