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M&A des PME : le small cap en pleine effervescence malgré un contexte incertain

Publié par La rédaction le - mis à jour à

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Dans un climat économique marqué par des incertitudes fiscales et politiques, le marché des fusions-acquisitions des PME françaises a connu une année 2024 particulièrement dynamique. D'après la 9? édition du Panorama de la transmission de PME publié par In Extenso Finance et Epsilon Research, le volume des opérations a progressé de 27 %, atteignant 1 226 transactions contre 964 en 2023. Détails.

Malgré un contexte économique et politique instable notamment impacté par la baisse de la note souveraine de la France et de nombreuses incertitudes fiscales, le marché français des fusions-acquisitions de PME a fait preuve d'une remarquable solidité. D'après la dernière édition du « Panorama annuel des cessions & acquisitions de PME » publié par In Extenso Finance, une hausse de 27 % en 2024 a été enregistrée par rapport à l'année précédente, dépassant même les niveaux atteints après la crise sanitaire de 2021.

Le rebond est notamment porté par les opérations de petite taille : les transactions entre 1 et 5 millions d'euros ont bondi de 39 %, représentant près de la moitié des deals réalisés (605 opérations). Cette tendance s'explique par un double effet de rattrapage après les reports de 2023 et une volonté de consolidation locale des acteurs du tissu économique régional.

Île-de-France, PACA et Pays de la Loire en tête du dynamisme régional

L'Île-de-France concentre 38 % des opérations en 2024 avec 460 transactions (+117 vs 2023), confirmant son rôle de locomotive du small cap. Le duo Paris-Lyon pèse plus de la moitié des deals français, suivi par la région PACA (+20 %) et les Pays de la Loire qui signent une croissance impressionnante de 54 %. À l'inverse, la Nouvelle-Aquitaine est la seule région à connaître un léger recul (-9 %), bien qu'elle conserve une place centrale dans le paysage M&A français.

Des secteurs contrastés : envolée du BTP, stabilité des TMT, recul des transports

Si la quasi-totalité des secteurs ont bénéficié de cette dynamique, les performances divergent. Le BTP se distingue avec une progression record de 163 % des opérations, portée par les enjeux de rénovation et de mutualisation des compétences. Les secteurs TMT (Technologies, Médias, Télécoms) restent en tête en nombre de deals, tandis que les transports continuent de reculer, affectés par des difficultés structurelles.

Des acteurs locaux majoritaires dans les acquisitions

Les sociétés non cotées sont à l'origine de 72 % des acquisitions, loin devant les fonds d'investissement (17 %) et les sociétés cotées (6 %). À noter, la montée des acquéreurs privés (5 % en 2024 contre 3 % en 2023), traduisant un regain d'intérêt pour la reprise entrepreneuriale. Côté géographique, 88 % des acquéreurs sont français, et un tiers des opérations ont été réalisées en intra-région, preuve d'un ancrage local fort. L'Allemagne talonne désormais les États-Unis comme pays acquéreur le plus actif après la France.

2025 : entre prudence et consolidation

Malgré une activité intense en 2024, les premiers signaux de 2025 laissent entrevoir un ralentissement relatif. Toutefois, plusieurs facteurs structurels - départs à la retraite, pression des fonds pour déployer leur capital, transition écologique, montée de l'IA - devraient continuer à alimenter la dynamique du marché M&A small cap, avec des impacts différenciés selon les secteurs.

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