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Dessine-moi un Daf en 2020: épisode 3

Publié par Yousra Senhaji le | Mis à jour le

Pour Stéphane Bergez, responsable de l'activité ActoMezz, fonds d'investissement en mezzanine et en capital minoritaire, spécialiste des LBO sponsorless, en 2020 le Daf devra davantage jouer son rôle de contre-pouvoir du CEO. Précisions

Funambule, mouton à cinq pattes ou chef d'orchestre ? Contre-pouvoir ou expert? La rédaction de daf-mag.fr a demandé à cinq acteurs de l'écosystème des directeurs administratifs et financiers de se prêter au jeu d'esquisser la fonction à l'horizon 2020. Voici le point de vue de Stéphane Bergez, responsable de l'activité ActoMezz, fonds d'investissement en mezzanine et en capital minoritaire, spécialiste des LBO sponsorless.

Le Daf doit davantage jouer son rôle de contre-pouvoir du CEO

La fonction finance a longtemps été confiée à un responsable comptable, voire à un Raf qui s'appuyait sur un expert-comptable extérieur. Lors des dix dernières années, cette organisation a connu une évolution notable : désormais, la plupart des PME patrimoniales ont un Daf. Cette transformation est symptomatique de la valorisation de la fonction Daf dans les PME, fonction qui n'est plus considérée comme un poste de coût, mais comme un maillon essentiel secondant la direction générale dans le pilotage de l'entreprise et de son financement.

Stéphane Bergez, responsable de l'activité ActoMezz


Si l'on s'en tient à l'examen de son champ de compétences, le Daf peut, aujourd'hui, être considéré comme le numéro 2 d'une PME/ETI. Cependant, dans les faits, il ne constitue pas toujours un réel contre-pouvoir face à la direction générale. Tenir tête à l'entrepreneur sur des décisions stratégiques lui est en effet très difficile du fait du lien de subordination et de la loyauté "naturelle" du Daf envers le CEO.

Or, nous qui côtoyons des dizaines de PME patrimoniales de différents secteurs, nous notons souvent la différence entre les entreprises dont les Daf jouent leur véritable rôle de copilote servant ainsi une croissance rentable et maîtrisée et celles où le rôle de contre-pouvoir est laissé vacant par le CFO, contraignant parfois les actionnaires financiers à monter au créneau pour y remédier. D'ailleurs, moins le Daf est puissant et plus il est susceptible de jouer les boucs émissaires en cas de mauvaise décision stratégique de l'entrepreneur, comme nous avons parfois pu l'observer.

Cette capacité à endosser pleinement une fonction de contre-pouvoir n'est pas liée à la part du Daf dans l'actionnariat, ni à son âge ou son expérience mais plutôt à son tempérament et sa vision de sa propre fonction. C'est un apprentissage qui se fait à la mesure de la maturité des Daf et de leur responsabilisation : c'est ce que l'on peut par exemple observer dans les spin-off de grands groupes où les anciens responsables financiers sont d'abord désarçonnés par l'élargissement de leur nouveau champ de compétences avant d'apprécier à leur juste mesure l'épanouissement intellectuel et la liberté de leur nouvelle fonction !

A suivre : le point de vue d'Alexandra Krief, directeur EMEA chez Standard & Poor's et Philippe Audouin, président de la DFCG.


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