SIGR : l'outil qui monte en puissance
Publié par Eloise Cohen le - mis à jour à
Le Panorama SIGR 2025 de l'AMRAE et EY révèle un marché en forte croissance, porté par l'essor de l'IA et l'intégration des enjeux ESG/CSRD. De plus en plus transverse, le SIGR devient un levier stratégique pour piloter les risques et renforcer la conformité.
Le Panorama 2025 des Systèmes d'Information de Gestion des Risques (SIGR), publié par l'AMRAE en partenariat avec EY, confirme une profonde transformation du marché. Menée auprès de 178 risk managers dans 24 pays et 52 éditeurs, cette 17e édition met en lumière les grandes tendances fonctionnelles et technologiques d'un outil devenu stratégique dans la gestion des risques et la conformité réglementaire.
Premier enseignement : le marché est en forte croissance. 62 % des éditeurs constatent une hausse des appels d'offres. 51 % des risk managers ont déjà mis en place un SIGR, et 72 % s'en déclarent satisfaits. Les bénéfices sont tangibles : gain de temps sur la consolidation des données, meilleure transversalité entre départements, amélioration du partage d'information et harmonisation des pratiques. Le délai moyen de déploiement est de 4 mois et le coût annuel global en SaaS s'élève à 110 000 euros.
La cartographie des risques, la gestion des plans d'action, l'audit interne et l'analyse des données figurent parmi les attentes fonctionnelles prioritaires. Les principaux critères de choix restent la couverture fonctionnelle et la configurabilité, suivis par la facilité d'utilisation, les capacités de reporting et l'interfaçage avec les autres systèmes d'information.
« La solution mise en oeuvre permet de partager un référentiel de risques et de contrôles, et d'harmoniser les pratiques entre pays », témoigne Grégoire Dutertre, Group Risk Manager chez Sonepar.
Mais la nouveauté marquante de cette édition, c'est l'irruption de la CSRD et des critères ESG dans les usages. 8 fonctionnalités spécifiques sont désormais ciblées par les risk managers : cartographie ESG (double matérialité), collecte de données durabilité, gestion du contrôle interne lié à la CSRD, audit ESG, reporting automatisé, suivi des plans d'action, évaluation de la conformité, mesure de la performance ESG.
« Nous avons pris comme référence le Panorama des SIGR pour présélectionner les solutions avec une liste de critères précis liés à notre besoin, à la culture et au niveau de maturité de l'organisation », précise Svetlana Parfenova, Directrice du contrôle interne chez Forvia.
L'intégration de l'intelligence artificielle constitue un autre axe fort. Déjà 25 % des éditeurs proposent des fonctions d'IA générative utilisables par leurs clients, et 46 % y travaillent. 67 % anticipent un impact significatif de l'IA sur leur activité. Côté utilisateurs, 75 à 85 % des risk managers jugent utiles des cas d'usage comme : la détection d'anomalies, la classification automatisée des données, la rédaction de plans d'action, ou encore l'analyse prédictive des risques.
Les modules les plus concernés sont la cartographie des risques, la prévention, l'audit interne et les analyses qualitatives. L'IA est aussi perçue comme un vecteur de personnalisation, de fluidité opérationnelle et de montée en performance.
« L'IA a le potentiel d'améliorer tous les modules du SIGR », note l'étude, tout en appelant à la prudence sur les questions de transparence et de confidentialité.
Enfin, la dimension transverse des projets SIGR s'affirme : 50 % des organisations utilisent un même outil pour couvrir plusieurs domaines (risk, contrôle interne, audit), voire l'ensemble des fonctions d'assurance. Cette approche centralisée permet une meilleure efficacité opérationnelle, tout en répondant à des exigences croissantes de cohérence réglementaire.
« Le SIGR facilite l'administration des campagnes d'évaluation et permet de consacrer plus d'efforts à l'analyse et au challenge des résultats », souligne à nouveau Grégoire Dutertre.
À l'heure des reporting extra-financiers, de l'ESG et de l'IA, le SIGR change donc de statut : il devient une brique centrale pour piloter les risques, soutenir la conformité et renforcer la performance globale.