DAF : ce qu'Esker prépare pour vous
Publié par Eloise Cohen le - mis à jour à
Comptabilité carbone, IA, facturation électronique, cash management... À l'occasion de ses 40 ans, Esker dévoile sa stratégie post-Bourse. Ses dirigeants détaillent leur vision d'une plateforme pensée pour les directions financières, entre automatisation et pilotage stratégique.
« Les directions financières doivent reconsidérer les outils qu'elles utilisent au quotidien autour de l'ERP. » C'est par ces mots qu'Emmanuel Olivier, directeur général d'Esker, a défini l'axe stratégique de l'entreprise à l'occasion de ses 40 ans. Spécialiste de l'automatisation des processus de gestion (facturation, recouvrement, commandes, litiges, etc.), Esker accélère son repositionnement en tant que partenaire clé des directions financières. Objectif : couvrir plus largement leurs besoins métiers, dans un contexte d'inflation réglementaire, de pression sur les marges et de pénurie de talents.
Depuis sa sortie de la Bourse en mars dernier, Esker a lancé une révision profonde de son fonctionnement. « On est dans l'audit de l'existant avec des consultants pour regarder la manière dont on fonctionne et comment on pourrait fonctionner mieux, explique Emmanuel Olivier (sur la photo, à droite). Ce qu'on n'aurait jamais pu faire sous la pression trimestrielle des marchés. »
Libérée des contraintes court-termistes, l'entreprise compte renforcer son positionnement sur ce qu'elle appelle « l'Office of the CFO ». « On est une ETI, on s'attaque à quelque chose de gros, résume Emmanuel Olivier. Il ne faut pas penser petit. »
IA, automatisation et gestion du cash
Parmi les priorités R&D évoquées : la montée en puissance de l'IA, la gestion du cash, de la trésorerie, et la facturation électronique. « Est-ce qu'on le fera nous-mêmes ? Est-ce qu'on le gèrera par des partenariats ? Je ne sais pas. Mais ce sont des sujets qu'on ne traite pas encore aujourd'hui », confie Jean-Michel Bérard, président-fondateur.
À la clé, une promesse claire pour les DAF : améliorer la rentabilité financière. « Quand on travaille sur le recouvrement, on cherche à baisser le DSO et à réduire les bad debts. Ce qui permet de diminuer le BFR et d'augmenter la rentabilité, détaille Emmanuel Olivier. Ce n'est pas une question de FTE en moins, mais bien de pilotage de performance. »
La technologie, chez Esker, se veut un levier de résilience. « Il y a de moins en moins de personnes qui souhaitent faire de la comptabilité, observe Jean-Michel Bérard. Et ils ont bien raison, ce qu'on faisait autrefois était très fastidieux. » D'où le recours à l'IA pour automatiser les tâches peu valorisantes. « Le personnel n'a pas été éliminé. Ils supervisent la machine, et font de la vente additionnelle, du conseil », ajoute-t-il. Résultat : une montée en compétence des équipes finance, et un repositionnement vers des tâches à plus forte valeur.
Facture électronique et comptabilité carbone
Autre enjeu évoqué lors de cet anniversaire : la conformité réglementaire. Esker a développé une solution de comptabilité carbone à partir des données issues des factures fournisseurs. « Pour l'électricité ou le gaz, c'est assez simple, explique Jean-Michel Bérard. Ensuite, on s'appuie sur la connaissance des fournisseurs ou des bases de données pour modéliser le scope 3. »
Là aussi, Esker se veut facilitateur pour les DAF. « On voit ce que les entreprises achètent. Elles passent par notre plateforme. On est les mieux placés pour estimer leur empreinte carbone », avance Emmanuel Olivier. Une brique stratégique à l'heure où les obligations extra-financières se renforcent.
Quel retour sur investissement ?
Le contrat moyen chez Esker s'élève à 80 000 € d'abonnement annuel, auquel s'ajoutent 50 000 € de mise en oeuvre. « C'est une fois, au départ, précise Emmanuel Olivier. Ensuite, les gains dépendent du cas d'usage. Mais baisser son DSO de 15 %, c'est un objectif réaliste et rentable. »
L'éditeur cible en priorité les ETI et les grands comptes. « C'est là qu'on trouve à la fois de la complexité justifiant un investissement, et des structures encore suffisamment agiles pour réussir une transformation. »
Dans un environnement marqué par la transition numérique, les tensions RH et les pressions de cash, Esker veut devenir un acteur central de la performance financière. « Le succès d'un projet IT, c'est un succès commun, rappelle Emmanuel Olivier. Il y a la techno, les consultants... et il y a le client, qui doit s'impliquer. Sinon, ça ne marchera pas. » Pour les DAF, la promesse est claire : moins de saisie, plus d'analyse, un meilleur pilotage du cash... et des outils conçus pour répondre aux enjeux réels de la fonction finance.