Augmentations : les cadres de la finance s'estiment déçus
Publié par Audrey Fréel le - mis à jour à
En début d'année, la majorité des cadres évoluant dans la finance, la fiscalité et la conformité ont reçu une augmentation. Ils s'estiment néanmoins insatisfaits de leur revalorisation salariale, qui s'élève, pour la plupart d'entre eux, à moins de 5 %.
L'heure du bilan a sonné. À l'approche des entretiens de mi-année, le cabinet Robert Walters dresse un état des lieux des augmentations salariales accordées en janvier. Selon les résultats de sa dernière étude de rémunération*, les hausses prévues pour 2025 s'annoncent plus modestes que les années précédentes. « Dans ce contexte d'instabilité, les organisations restent frileuses et ne peuvent pas toujours augmenter leurs collaborateurs à la hauteur de leurs attentes », analyse Coralie Rachet, directrice générale du cabinet Robert Walters.
Un cadre sur deux augmentés dans la finance
Dans les métiers de la finance, 51 % des cadres interrogés ont bénéficié d'une revalorisation salariale en début d'année. « Ce niveau est globalement stable par rapport à 2024, où 52 % des cadres avaient été augmentés », souligne Ilann Boukais, senior manager au sein de la division finance de Robert Walters. Parmi ceux qui ont été augmentés, 68 % ont obtenu une augmentation de moins de 5 %, 23 % entre 6 et 10 % et 9 % ont réussi à décrocher une hausse salariale de plus de 11 %. Malgré ces chiffres, 56 % des cadres de la finance déclarent être déçus de leur revalorisation. « La rémunération reste un critère essentiel pour cette population, aux côtés de l'intérêt des missions et de la formation aux nouveaux outils », pointe Ilann Boukais.
Une hausse des salaires pour les fonctions juridique, fiscales et conformité
Cette année, les cadres évoluant dans des fonctions juridique, fiscal et conformité semblent mieux lotis puisque 66 % ont été augmentés en 2025, contre 57 % en 2024. « Il s'agit d'une augmentation assez significative, qui traduit une prise de conscience des entreprises quant à la nécessité de fidéliser leurs talents », constate Salomé Agid, senior manager au sein de la division juridique, fiscal et conformité de Robert Walters. Dans un environnement réglementaire en constante évolution, avec des exigences croissantes en matière de protection des données personnelles, de devoir de vigilance ou encore de lutte anticorruption, les entreprises doivent pouvoir compter sur des expertises pointues. « Cela implique de s'entourer de véritables spécialistes, souvent très qualifiés », précise Salomé Agid. Dans ce contexte, le recrutement externe représente un investissement important, poussant les entreprises à retenir leurs meilleurs éléments en interne, notamment par le biais d'augmentations salariales. Mais là encore, la satisfaction n'est pas toujours au rendez-vous : 61 % des cadres de ces fonctions se disent déçus. Et pour cause : 81 % des augmentations salariales accordées sont inférieures à 5 %, 12 % se situent entre 6 et 10 %, et seulement 7 % dépassent les 11 %. « Les entreprises sont aujourd'hui confrontées à des contraintes économiques, ce qui limite leur capacité à accorder des augmentations salariales. De fortes hausses ont déjà été accordées ces dernières années, aussi bien en interne qu'en externe, ce qui explique en partie le retour à une forme de normalisation », analyse Ilann Boukais. Les entreprises semblent désormais chercher un nouvel équilibre entre maîtrise des coûts et rétention des talents, quitte à devoir miser sur d'autres leviers que la rémunération.
* Enquête réalisée auprès de plus de 600 cadres et entreprises en France au cours du 1er trimestre 2025, toutes divisions confondues.